Les pays occidentaux sont à l’origine du mythe selon lequel une famine plane sur le continent africain à cause de la Russie, développe dans une interview à Sputnik la directrice de l’Institut de l’Afrique de l’Académie des sciences de Russie.
"C'est l'Occident qui a inventé et véhicule le thème selon lequel Moscou serait coupable d'une famine qui menace le continent, car, selon eux, la Russie ne permet pas à l'Ukraine d'exporter de céréales vers l'Afrique. C'est complètement absurde", affirme Irina Abramova, ajoutant que "tout est inversé, comme d'habitude, par les propagandistes occidentaux".
En s’appuyant sur des données statistiques, l’experte affirme que la plupart des importations de céréales en provenance d'Ukraine sont destinées seulement à trois pays africains, notamment la Somalie, la Libye et la Tunisie.
"Le reste des pays, il y en a 25, dépend de l'approvisionnement en céréales de la Russie, que l'Occident, nous ayant imposé des sanctions, ne laisse pas entrer sur le continent", poursuit l’experte.
Échanges commerciaux directs
La Russie et l'Afrique doivent développer une chaîne d'approvisionnement commune sans intermédiaires occidentaux surpayés, prône Irina Abramova.
"L'exemple le plus frappant est le cacao. Notre population aime tellement le chocolat que nous achetons du cacao sous diverses formes: des fèves de cacao, du beurre de cacao et de la poudre. Et tous ces produits sont livrés en Russie par deux intermédiaires, la Suisse et Estonie", détaille-t-elle.
Les pays africains sont reconnaissants de la contribution de l'URSS au développement de ces territoires, de ce fait la Russie a actuellement un "net avantage" sur l'Occident dans la conquête de débouchés africains, considère-t-elle: les Africains "se souviennent que c'est notre pays qui a été à la base de la création de l'économie nationale de nombreux États africains".
Comment l’Afrique pourrait aider la Russie à dégeler ses réserves d’or
D’après Mme Abramova, les pays africains pourraient même aider la Russie à récupérer ses réserves d’or et de devises, gelées par l‘Occident suite au déclenchement de l’opération spéciale russe en Ukraine.
"Washington a promis de fournir une aide économique à l'Afrique d'un montant de 55 milliards de dollars. Mais pourquoi Moscou ne déclarerait-il pas que nous donnerons plus, 60 ou même 70 milliards de dollars, mais qui viendraient des réserves d'or et de devises russes gelées par l'Occident?", propose-t-elle.
Selon elle, il est nécessaire que les pays africains sur toutes les plateformes internationales, que ce soit à l'Onu, au FMI, à l'OMC ou à la Banque mondiale, exigent la levée des sanctions contre la Russie et le dégel de ses réserves.