Bamako tente d’ouvrir de nouveaux horizons à la jeunesse malienne et fait le pari de nouvelles technologies. Drones, médecine, jardin automatisé: le centre Robots Mali propose depuis plusieurs années d’initier le public aux joies de la robotique et de l’intelligence artificielle.
La structure connaît un succès certain depuis son lancement, ses élèves ayant remporté plusieurs compétitions scientifiques sur le continent ou décroché des bourses d’études à l’étranger. Robots Mali met également l’accent sur les partenariats avec les écoles locales, pour toucher le plus large public possible, comme l’explique à Sputnik Seydou Katikon, le directeur du centre.
"Nous avons comme objectif de développer la culture scientifique au Mali, de faire connaître l'intelligence artificielle et de créer des compétences dans ces domaines […] Depuis la création du centre, nous avons pu former 30 formateurs, qui seront à leur tour en mesure d'enseigner la robotique dans les écoles. Nous avons touché plus de 15.000 jeunes au Mali. Nous avons donné l'opportunité à cinq étudiants d’obtenir des bourses. Deux en Afrique du Sud, deux au Ghana et un aux États-Unis", résume-t-il.
Malgré ces réussites, des obstacles subsistent néanmoins. Le centre souhaiterait ainsi être plus amplement épaulé dans un contexte politique troublé, afin d’inscrire ses activités dans la durée.
"Le principal problème auquel nous sommes confrontés est le manque d'accompagnement. Le ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche nous aide beaucoup. Mais, avec les difficultés que rencontrent l'État, on en a du mal à pérenniser nos activités. C’est pourquoi je lance un appel. Le centre a besoin de plus d'accompagnement pour pouvoir développer la robotique et de l'intelligence artificielle dans toute l'Afrique", déclare Seydou Katikon.
Des applications concrètes
Au-delà de leur apprentissage, les élèves travaillent sur des projets concrets, qui leur permettent de se sentir utiles à la communauté et au développement du Mali, comme l’explique à Sputnik Diadji Diawara, étudiante de 19 ans.
"Je pense que notre meilleur projet fut celui pour la Compétition Panafricaine de Robotique (PARC) 2018. Notre robot devait aider à combattre une épidémie, aider à fournir des médicaments et à les transporter à l'hôpital. Deux ans après, il y a eu le Corona, donc ça fait du bien de travailler sur un projet donnant l’impression de pouvoir aider, d’avoir un impact dans ma communauté", déclare-t-elle.
L’étudiante, qui souhaite travailler sur les énergies renouvelables au Mali, a également pu plancher sur un projet de jardin botanique automatisé, grâce au centre. Des initiatives ayant, selon elle, "un but précis vis-à-vis des réalités économiques de l’Afrique", qui permettent donc à la jeunesse de se confronter aux défis d’aujourd’hui et de demain sur le continent.