Après avoir condamné rapidement et de façon généralisée la Russie pour les explosions des deux gazoducs Nord Stream, l’Occident se ravise.
Daniel Stenling, le plus haut responsable suédois du contre-espionnage, a refusé de spéculer sur l’auteur, bien qu’il place l’attaque des gazoducs dans le contexte de l’espionnage russe.
Il a démenti les spéculations selon lesquelles les enquêteurs ont peut-être résolu l'affaire et restaient stratégiquement silencieux après que le gouvernement suédois a décidé de garder secrets les détails de son enquête pour ses alliés occidentaux.
"Ce n'est pas le cas", a dit M.Stenling au New York Times.
"Nous n'avons aucune preuve concrète. Mais j'espère que nous en aurons."
Quant au choix de son gouvernement de ne pas jouer cartes sur table, M.Stenling explique que "l'ensemble de l'enquête est inhabituel".
Des accusations sans preuve contre la Russie
Le New York Times est le deuxième grand journal américain à réfuter, en moins d’une semaine, les accusations occidentales généralisées à l’encontre de Moscou.
"Il n’y a aucune preuve à ce stade que la Russie était derrière le sabotage", a déclaré au Washington Post un responsable européen anonyme.
L’écoute américaine clandestine des communications des responsables et des forces militaires russes n’a pas permis de prouver la responsabilité de Moscou dans l’incident, renchérit le journal.
Les accusations contre la Russie ont été tournées en dérision par l’animateur de la chaîne Fox News Tucker Carlson.
Il a ouvert sa liste des "mensonges de l’année" par "le plus stupide" de tous, à savoir que "Vladimir Poutine a fait sauter ses propres gazoducs menant à l’Europe".
Poutine désigne à qui profite le crime
En Russie, les explosions ont été aussitôt qualifiées d’actes de sabotage planifié. Vladimir Poutine les a caractérisées comme acte de terrorisme international dans l’intérêt de la Pologne, de l’Ukraine et des États-Unis.
Jeudi dernier, il a une nouvelle fois désigné l’auteur du sabotage.
"Qui est intéressé dans l’approvisionnement de l’Europe en gaz russe uniquement via l’Ukraine? Celui qui y est intéressé a fait sauter [les gazoducs, ndlr]. Personne n’enquête", a indiqué le Président russe lors d’une conférence de presse à l’issue d’une réunion du Conseil d’État.
Une source anonyme du New York Times a fait savoir que Nord Stream AG a commencé à évaluer le coût de réparation du gazoduc à pas moins de 500 millions de dollars.