Attentat contre la Maison russe à Bangui: "un acte de terrorisme barbare et ignoble"

En Centrafrique, la marche de soutien au chef de la Maison russe à Bangui, blessé lors d’un attentat, a eu lieu le 19 décembre. Elle avait pour but d’exprimer un appui "indéfectible" envers la Russie et pour dénoncer "un acte de terrorisme", qui sape la sécurité des pays touchés, ont indiqué à Sputnik plusieurs responsables centrafricains.
Sputnik
L’attentat visant le chef de la Maison russe à Bangui est un "acte de terrorisme" touchant plusieurs pays, a déclaré à Sputnik un membre du comité d’organisation de la marche de soutien au responsable russe, qui s’est déroulée le 19 décembre en Centrafrique.

"L'acte subi par Dmitri Sytyi le 16 décembre 2022 est un acte que nous qualifions d’acte de terrorisme mettant en danger la sûreté de l'État centrafricain et celle de ses partenaires", a indiqué Pascal Zoungbé, qui est aussi chargé de la mobilisation du mouvement BÉ AFRICA TI LASSO.

Organisée dans la capitale centrafricaine, la marche "était un geste d'amour et de reconnaissance non seulement envers M.Dmitri mais aussi envers la Fédération russe pour leur soutien dans notre très cher pays", a-t-il ajouté.
Des centaines de manifestants sont descendues le 19 décembre dans les rues, brandissant des drapeaux russes et des pancartes sur lesquels étaient écrits "La Russie est soutenue par les Centrafricains". L’événement s’est déroulé avec l’appui d’une vingtaine de comités.
Outre l’objectif de "montrer [le] soutien indéfectible à la Russie", la marche était censée "dénoncer cet acte barbare et ignoble à l'égard de notre ami victime de l'attentat", poursuit un responsable du mouvement de soutien aux bonnes initiatives du gouvernement Centrafrique Pour la Paix (CPP) , toujours auprès de Sputnik Afrique.
"Il est indispensable que nous sortions aujourd'hui dans le but de dire aussi clairement, à tous nos ennemis que la Russie et tous les pays qui nous soutiennent dans cette situation, que nous sommes déterminés aussi à les soutenir", a indiqué Maxime Arthur Ngonodo.

La France derrière l’attaque?

Interrogé au sujet des éventuels auteurs d’actes de violences en Centrafrique, il a évoqué la piste française:
"Tout porte à croire que l'ex-puissance coloniale ne se retrouve pas dans la politique étrangère actuelle du régime de Bangui, cela la pousse à être une éminence grise derrière toutes ces agitations, car les Centrafricains de l'intérieur n'ont pas les moyens de créer une rébellion et avoir des armes plus développées comme nous venons de le constater durant ces derniers deux mois", poursuit M.Ngonodo.
Selon ses dires, la France dispose d’"un réseau fiable de sabotage" pour tenter de renverser les pouvoirs centrafricains. De plus, Dmitri Sytyi "est une pièce importante pour mettre fin au système français", a estimé le responsable.
Pour préserver son pouvoir, le gouvernementcentrafricain devrait garder "un œil fixé sur l'essentiel et continuer l'étroite collaboration avec les alliés russes pour pouvoir vaincre l'ennemi" qui essaye de faire tomber le Président Touadéra, conclut-il.
M.Ngonodo est également revenu sur une offensive à Bangui menée il y a deux ans jours pour jour, le 20 décembre 2020, par la Coalition des patriotes pour le changement (CPC). L’attaque, organisée à quelques jours du premier tour des élections présidentielle et législatives, a été repoussée par les forces gouvernementales avec l'appui de la Russie et du Rwanda.
Aujourd’hui, "la CPC est un groupe de marionnettes à la solde de la France", qui "dispose d’un réseau d'approvisionnement en armes qui probablement vient de l'extérieur". Enfin, elle est soutenue par des complices internes, notamment "les opposants centrafricains corrompus", a-t-il précisé.

Un attentat visant un responsable russe

Le 16 décembre, le chef de la Maison russe à Bangui, Dmitri Sytyi, a été sérieusement blessé par l’explosion d’un colis piégé qu’il venait de recevoir via le service DHL. Des employés de l'entreprise ont été plus tard arrêtés dans le cadre de l'enquête.
Auparavant, ce responsable russe avait déjà reçu des lettres de menaces en provenance de l’étranger. Des inconnus lui promettaient des représailles si la Russie ne quittait pas le pays, a indiqué la Communauté des officiers pour la sécurité internationale (COSI). Dans un état grave, M.Sytyi a été évacué en Russie.
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