Le sommet États-Unis-Afrique démarre le 13 décembre à Washington à l'initiative du Président Joe Biden. Trois experts interrogés par Sputnik pointent la position désavantageuse des USA face à l’influence croissante de Pékin sur le continent africain.
"C’est un signe de désespoir. C'est le signe que les États-Unis deviennent de plus en plus hystériques face au rapprochement entre la Chine et l'Afrique en particulier", estime auprès de Sputnik Gerald Horne, professeur d'études afro-américaines à l’université de Houston.
Partenaire économique principal
Washington a beau placer le sommet sous le signe de la reconfiguration des relations américano-africaines, la plupart des vecteurs stratégiques sur le continent proviennent de Pékin, assure Nikolaï Chtcherbakov, professeur de l’École des hautes études en sciences économiques" (EHESE), établissement russe.
"La Chine est devenue à la fois le principal partenaire économique de la grande majorité de plus de cinquante États africains et un investisseur très important, travaillant principalement dans des projets d'infrastructure. Par conséquent, pour les États-Unis, il n'est guère réaliste d'y opposer quelque chose de réel [face à la Chine]", martèle-t-il.
"La Chine évince à coup sûr non seulement les États-Unis, mais en général les concurrents du continent", avance ce spécialiste de l’histoire des pays africains.
C’est pourquoi "les États-Unis ne devraient plus tant prêter attention à certains désaccords politiques avec certains pays mais à réfléchir plutôt à la façon de rester sur le continent à travers divers programmes".
Situation de plus en plus instable
Contacté par Sputnik, Fang Wei, spécialiste chinois de l’Afrique occidentale auprès de l’université d’Anhui indique que la situation dans le monde devient de plus en plus "instable, incertaine et précaire".
"Dans ces conditions, le sommet États-Unis-Afrique est nécessaire pour l'administration Biden afin d'élargir ses intérêts en Afrique, de renforcer la coopération avec les pays africains, et aussi d'essayer d'apaiser le mécontentement sur le continent face à la politique "America First" de l'administration Trump", soutient-il.
Il met en avant que les sommets Chine-Afrique "se tiennent tous les trois ans depuis 22 ans et semblent être un mécanisme de coopération plus stable et plus efficace".
Quant au sommet États-Unis-Afrique, tous les membres de l’Union africaine sont invités, une cinquantaine de chefs des États africains sont donc attendus à Washington jusqu’au 15 décembre.