Des enquêteurs russes ont retrouvé la cachette où se trouvaient les smartphones utilisés pour envoyer des désinformations sur l’opération russe en Ukraine, a appris Sputnik du dossier dont il a pris connaissance.
Cette découverte a été faite dans le cadre d’une enquête visant un Colombien résidant en Russie. Ce citoyen étranger est accusé d’avoir participé à l’envoi de fake news sur l’armée russe, en complicité avec des Américains, entre le 5 mars et le 9 avril.
Lors des interrogatoires, le quadragénaire a reconnu son implication mais a affirmé qu’il n’assurait que le support technique d’un réseau de bots informatiques.
Alberto Enrique Giraldo Saray a caché plusieurs téléphones dans le vestiaire d’un gymnase situé dans un centre commercial à Moscou. Dans une vidéo officielle, il est possible de voir les appareils connectés à des batteries, sortis d’un sac.
"Ils [commanditaires] demandaient de trouver des lieux publics très fréquentés. C’était pour avoir un flux important de transfert de données depuis divers téléphones", a-t-il expliqué auprès de Sputnik.
Complices anonymes en Amérique du Nord
Selon ses dires, les vrais organisateurs du réseau étaient des complices anonymes habitant en Amérique du Nord. Ils se servaient des smartphones via un logiciel spécial installé par ce Colombien.
L’enquête a permis de révéler l’implication de Digital Humanity, une organisation américaine à but non lucratif, dans cette affaire. Lié au département d’État américain, le collectif est également impliqué dans l’imitation d’ingérence dans les élections présidentielles des États-Unis durant l’été 2020, toujours selon l’enquête. Ce, alors que Washington accusait la Russie d’intervention dans la tenue du scrutin.
Fausses nouvelles
Durant le printemps 2022, des milliers d’habitants des régions avoisinant l’Ukraine recevaient des messages sur des soi-disant immenses pertes des forces armées russes au cours de l’opération militaire. Ces messages rédigés en russe comportaient également des appels à manifester.
Certains citoyens ont porté plainte pour provocation. Une enquête a été lancée, le ressortissant Colombien a été arrêté en avril à Moscou. Après plusieurs mois d’investigation, elle a été menée à son terme début décembre.
Comme la diffusion des fausses informations sur l’armée russe pendant cette opération militaire est punie par la loi, le mis en cause pourrait être condamné à une peine de cinq à dix ans de prison.