Le dialogue stratégique entre la Russie et les États-Unis a été rompu et cela entraîne d’importantes conséquences, a déclaré ce lundi 5 décembre le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Le haut responsable a accusé Washington d’avoir "gelé" le travail de négociation entre les deux puissances nucléaires, qui portent pourtant une "responsabilité particulière dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales". Une stratégie risquée.
"En l'absence de négociation pour maintenir la stabilité stratégique, les problèmes existants s'accumuleront. Cela se traduit par une augmentation en cascade des risques", a affirmé Sergueï Lavrov.
Le chef de la diplomatie russe a ajouté que Moscou envoyait régulièrement des "signaux d’alerte" sur cette montée des tensions, mais que ceux-ci étaient "malicieusement déformés par l’Occident" qui préfère accuser la Russie d’utiliser un "rhétorique des menaces".
Sergueï Lavrov a rappelé que le dialogue entre Moscou et Washington avait déjà porté ses fruits par le passé, notamment avec la prolongation des Traités Start de réduction des armes stratégiques.
Appels à renouer les liens
Le 1er décembre, le ministre russe avait déjà souligné le "risque immense" qu’un affrontement entre puissances nucléaires dégénère en guerre atomique. Un sujet sensible, sur lequel les médias devraient néanmoins éviter de spéculer, avait-il souligné un peu plus tôt.
La montée des tensions entre Washington et Moscou inquiète d’ailleurs de nombreux autres acteurs internationaux, qui ont appelé à renouer le dialogue. Mi-novembre, la Chine a ainsi invité les États-Unis à renouer un "dialogue total avec la Russie" autour du dossier ukrainien. L’Indonésie, hôte du dernier G20, avait aussi tenté un numéro d’équilibriste pour retisser les liens entre les différentes parties.