En matière d’énergie, l’Occident n’a rien d’autre à proposer à l’Afrique qu’une transition verte qui pourrait s’avérer désastreuse, a affirmé Oleg Ozerov, chef du secrétariat du Forum du Partenariat Russie-Afrique auprès du ministère russe des Affaires étrangères.
L’Afrique a en effet besoin de sources d’énergies sûres pour s’industrialiser, ce que ne permettent pas les énergies renouvelables comme le solaire ou l’éolien, dont la fiabilité interrogent.
"Il y a beaucoup de propositions des États occidentaux, mais elles se situent principalement sur le plan de la transition énergétique, dite transition verte. Ils proposent la création d’une ‘génération verte’: c'est l'énergie éolienne et le solaire. Mais cela ne permet pas de résoudre les problèmes liés à l'industrialisation, qui nécessite des sources d'énergie plus puissantes", a ainsi déclaré le diplomate.
La Russie peut offrir des alternatives crédibles, en apportant son expertise dans le domaine nucléaire, a ajouté le responsable. Oleg Ozerov a cité l’exemple de la centrale égyptienne d’Ed-Dabaa, dont Rosatom assurera la construction.
Une pluie d’aides, mais moins d’électricité
Depuis plusieurs mois, l’Occident multiplie les gestes vis-à-vis de l’Afrique pour l’inciter à abandonner les hydrocarbures et à se mettre aux énergies renouvelables. Début novembre, la France a ainsi promis un milliard d’euros à l’Afrique du Sud pour sortir du charbon. La Banque mondiale a pour sa part débloqué 500 millions de dollars pour encourager l’implantation du renouvelable dans la région du Mpumalanga, toujours en Afrique du Sud.
Mais le pari des énergies vertes ne se relève pas toujours gagnant. Le Kenya, champion d’Afrique en la matière avec son parc éolien du lac Turkana et sa centrale solaire de Garissa, a ainsi connu une grande instabilité de sa tension en 2022, expliquait récemment à Sputnik NJ Ayuk, président de la Chambre africaine de l'énergie.
"De nombreux réseaux électriques existants en Afrique restent sous-développés, de sorte qu'un approvisionnement intermittent en énergie peut menacer la stabilité de tout un réseau", affirme ainsi l’expert.
La crise actuelle de l’énergie complique encore la situation.
Le nombre de personnes vivant sans électricité devrait en effet grimper jusqu’à 20 millions dans le monde en 2022, selon l'Agence internationale de l’énergie (AIE). Et l’Afrique est en première ligne. L’Afrique subsaharienne comptera ainsi 565 millions de personnes qui n’y auront pas accès, proche de son pic de 2013.