Une intervention qui n’est pas passée inaperçue. Mi-novembre, le militant nigérien anti-Barkhane Maïkoul Zodi a critiqué l’ambassadeur de France au Niger face à plusieurs étudiants à l’Université Abdou Moumouni de Niamey: il a demandé au diplomate pourquoi la France ne voulait pas quitter le sol nigérien.
Au micro de Sputnik, M.Zodi assure que la jeunesse nigérienne partage ses idées quant à la présence français au Niger et l’a largement applaudi.
"Aujourd’hui, les étudiants nigériens [et africains en général] reprochent beaucoup de choses à la France parce que le sous-développement dans lequel nous sommes, c’est parce qu’on a pu comprendre que la France avait pillé notre pays!"
Au nom d’une vie meilleure
Afin de faire échouer la poursuite de ce pillage et de priver la France des ressources africaines, le coordinateur nigérien du mouvement Tournons La Page juge essentiel de "se battre", de "dire non" et de "prendre conscience que cette lutte politique est contre l’impérialisme".
"Pour que nous puissions être souverain par rapport à nos ressources, par rapport à notre pays, et nous pouvons décider nous-même que faire, comment créer les conditions pour notre population, pour une meilleure vie", estime-t-il.
Début novembre, la France a décidé de baisser le rideau Barkhane dans le Sahel. Or, selon Maïkoul Zodi, qui a beaucoup dénoncé cette opération militaire, les Français "ne peuvent pas quitter le Niger", parce qu’ils suivent leurs intérêts dans la région.
"Ils ne reconnaîtront jamais leur échec. Le fait est qu’ils n’ont pas empêché les terroristes d’humilier notre population; ils n’ont pas empêché d’établir des impôts préférentiels pour les terroristes", juge-t-il ajoutant qu’en quittant le Niger, la France perdra sa puissance.
"Diversifier les partenaires"
Face aux inquiétudes de Paris quant aux liens que Moscou établit avec des pays africains, Maïkoul Zodi explique que, dans le monde qui est "compétitif, sélectif et comparatif", les Africains ne visent qu’à "diversifier les partenaires", que ce soit la Russie, la Turquie, la Chine ou bien la France, avec qui la coopération importe aussi pour le Niger.
Néanmoins, cette dernière doit comprendre "qu’elle ne peut plus jouer le maître chez nous", insiste le militant.