Les doutes se dissipent: l'accord sur les céréales est finalement prolongé. Et ce, à partir du 19 novembre, date d’expiration de l'accord signé le 22 juillet à Istanbul.
"Suite à des pourparlers quadripartites tenus en Turquie, l'accord sur le corridor céréalier de la mer Noire a été prolongé de 120 jours à compter du 19 novembre 2022, conformément à la décision prise entre la Turquie, les Nations unies, la Russie et l'Ukraine", a annoncé le Président turc sur son compte Twitter.
Cette confirmation par Recep Tayyip Erdogan intervient dans un contexte d'incertitudes ayant plané quant à la reconduite de l'accord, auquel la Russie avait antérieurement suspendu temporairement sa participation suite à l'attaque de drones ukrainiens ayant touché le couloir céréalier.
Plus tôt dans la journée, quelques sources proches des négociations avaient déjà confirmé la reconduite de l'accord.
Le secrétaire général de l'Onu Antonio Guterres s'en est félicité. Il a assuré que l'Onu s'engageait à soutenir le centre de coordination à Istanbul pour assurer le bon fonctionnement de cette importante chaîne d'approvisionnement.
Plus tard, le ministère russe des Affaires étrangères a confirmé la reconduite de l'accord céréalier "sans aucun changement". Or, la diplomatie russe a tenu à souligner que "toute tentative d'utiliser le couloir humanitaire dans la mer Noire à des fins militaires de provocation sera fermement réprimée".
En dépit des sanctions
Conclu le 22 juillet par la Russie, l’Ukraine, la Turquie et l’Onu, l'accord permettant d’exporter les céréales ukrainiennes par la mer Noire depuis trois ports ukrainiens a été accompagné d’un mémorandum entre les Nations unies et la Russie. Ce document garantit que les sanctions occidentales contre Moscou ne concerneront pas les céréales ni les engrais, de manière directe ou indirecte.
Or, la Russie a de multiples fois insisté sur le fait qu'elle restait confrontée à des obstacles entravant l’exportation de son blé et de ses engrais en dépit des accords obtenus à Istanbul.
"Toutes les promesses [sur les exportations des céréales et engrais russes] ont été exposées. J’espère qu’elles seront tenues. Du moins, le secrétaire général [de l’Onu] a juré aujourd’hui que c’était une question prioritaire pour lui", a déclaré le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov en revenant sur ces questions à l’issue du sommet du G20.