Après s’être entretenue ces dernières semaines avec ses homologues rwandais et congolais à la recherche d’une solution négociée, la ministre belge des Affaires étrangères Hadja Lahbibprône une nouvelle approche pour la région des Grands Lacs en Afrique centrale, rapporte La libre Afrique.
Il faut "que l’Union s’affirme comme le partenaire fort dont la région a besoin", a-t-elle signalé à son arrivée à la réunion du Conseil des Affaires étrangères de l’UE lundi.
"Nous sommes particulièrement inquiets de l’escalade à l’est de la République démocratique du Congo (RDC). C’est un conflit qui a trop longtemps duré: 25 années au cours desquelles plus de 5 millions de personnes ont perdu la vie", a indiqué la cheffe de la diplomatie belge.
"L’Union européenne doit être plus présente dans cette région, qui a l’impression d’être un peu oubliée aujourd’hui. J’ai donc des propositions très concrètes sur la table, concernant le renforcement de la sécurité sur place, l’entraînement policier, militaire, mais aussi le désarmement et la réinsertion des communautés."
Tensions ravivées
Depuis près de trois décennies la RDC reste en proie aux attaques de groupes armés.
Ces dernières semaines, le gouvernement congolais fait face à une offensive du M23 ("Mouvement du 23 mars"), ce qui a ravivé les tensions historiques avec son voisin rwandais.
Le Rwanda est accusé par Kinshasa depuis le début de l'année de soutien actif à cette rébellion, ce que Kigali dément.
Le 5 novembre, les ministres des Affaires étrangères des deux pays se sont réunis en Angola pour annoncer s'engager à un "maintien du dialogue" et à définir "un calendrier pour accélérer la mise en œuvre de la feuille de route" signée en juillet et prévoyant une cessation des hostilités.
Le 9 novembre le parlement kényan a approuvé le déploiement de 900 soldats pour stabiliser l'est la RDC.