Macron s’attire les foudres du parti d’Erdogan pour ses propos sur "l’impérialisme en Afrique"

Le Président français a commis une erreur et doit s’excuser pour ses propos, a indiqué le Parti turc de la justice et du développement, majoritaire dans le pays. Qualifiées de "puissances impérialistes", la Russie, la Turquie et la Chine "font les choses dix fois moins bien que" la France en Afrique, avait plus tôt estimé Emmanuel Macron.
Sputnik
Les récents propos d’Emmanuel Macron sur les présences turque, russe et chinoise en Afrique lui ont attiré les foudres du parti présidentiel turc.
"Nous condamnons l'accusation faite par le Président français Macron et portée contre la Turquie selon laquelle elle serait une puissance impérialiste en Afrique", a déclaré le porte-parole du Parti de la justice et du développement (AKP), Omer Celik, sur Twitter.
Cette déclaration du dirigeant français a été faite en marge de l’ouverture de la COP27 en Égypte. Elle visait aussi la Russie et la Chine.
"Macron a commis une grave erreur (…) et doit s’excuser auprès de la nation turque pour cela", a martelé le responsable turc, ex-ministre des Affaires de l’Union européenne.
Il est également revenu sur le passé colonial de la France en Afrique qui "a infligé un lourd tribut aux Africains et qui perdure encore". M.Celik a d’ailleurs rappelé que certaines entreprises françaises avaient été dénoncées pour avoir soutenu à la fois Daech* et le Parti des travailleurs du Kurdistan en Syrie [jugé "terroriste" par Ankara] en lien avec les institutions françaises.
Ce alors que le Président turc développe "des relations permanentes et approfondies" en Afrique "avec une vision basée sur l’égalité et le partenariat". Une situation qui semble "gêner" Macron qui "porte les traces d’une mentalité colonialiste qui considère l’Afrique comme son domaine".

Propos de Macron

Abordant le sujet de l’histoire coloniale de la France en Afrique, le Président français a fait état le 7 novembre de l’augmentation des sentiments antifrançais depuis quelques années. Il a accusé "un petit nombre de pays", dont la Russie, de financer cette campagne dirigée "par des utilisateurs et des militants des médias sociaux".
"Les Chinois, Russes, Turcs et autres font-ils mieux que nous? Ils font les choses dix fois moins bien que nous", a-t-il tranché.
Cette accusation fait suite à une autre, faite fin août, lorsqu’il avait jeté la pierre contre les mêmes pays, notamment la Turquie, la Russie et la Chine, qui disposent, selon lui, d’un "agenda d’influence, néocolonial et impérialiste". Ankara avait dénoncé à l’époque les critiques "inacceptables" de Macron.
*Organisation terroriste interdite en Russie
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