Des anciens diplomates américains sont revenus sur les causes de l’inadmissibilité de l’adhésion de l’Ukraine à l’Otan pour la Russie.
La défense de ses frontières constitue un défi depuis plusieurs siècles pour ce pays confronté à de nombreuses tentatives d’offensives et de changements territoriaux, estiment les auteurs dans un article de Newsweek.
"Comme la sécurité des frontières est une préoccupation vitale pour la Russie, l'expansion vers l'est de l'Otan va toujours être problématique", indiquent-ils.
À ce sujet, des propos de 1997 d’un expert soviétique prééminent de l'Amérique, George Kennan, ont été cités:
"L'élargissement de l'Otan serait l'erreur la plus fatale de la politique américaine de toute l'ère de l'après-guerre froide".
Entre-temps, 13 ex-pays soviétiques ont déjà rejoint l’Alliance transatlantique depuis le démantèlement de l’URSS. Une telle possibilité pour l’Ukraine fait toujours débat. Pour la Russie, l’absence de garanties de sa non-adhésion est devenue l’une des lignes rouges ayant conduit au conflit militaire.
Une dernière limite
Mais "l'entrée de l'Ukraine dans l'Otan est la plus vive de toutes les lignes rouges pour l'élite russe, pas seulement pour le Président russe Vladimir Poutine", estimait en 2008 l’ambassadeur américain en Russie, William Burns, dans une note à la secrétaire d'État Condoleezza Rice, lorsque la Crimée faisait encore partie de l’Ukraine.
En effet, Sébastopol a continué d’abriter des unités et des bases militaires russes même quand la péninsule faisait partie de l’Ukraine. Par conséquent l’idée que cette ville puisse devenir une base navale de l'Otan a toujours été aussi inacceptable pour Moscou que le placement de missiles soviétiques à Cuba l'avait été pour Washington, suggèrent les auteurs.
Demande de rejoindre l’Alliance
Après le rattachement de quatre régions à la Russie fin septembre, les Républiques populaires de Lougansk et de Donetsk, les régions de Kherson et de Zaporojié, Volodymyr Zelensky a déposé une demande d’adhésion accélérée à l’Otan. En réaction, l’Alliance a noté que cette décision devait être prise à l’unanimité des 30 membres.