Umaro Sissoco Embaló, chef de l’État bissau-guinéen et président en exercice de la Cédéao, a été reçu au Kremlin par Vladimir Poutine le 25 octobre. Il a exposé par téléphone le contenu de leur entretien au média Jeune Afrique.
Ainsi, informé de l'intention de son homologue bissau-guinéen de se rendre à Kiev pour y rencontrer Volodymyr Zelensky, Vladimir Poutine "a répondu qu’il souhaitait un dialogue direct avec les Ukrainiens, sur le modèle de celui qui s’est déroulé en Turquie il y a six mois", a fait savoir M.Embaló. Sa rencontre avec M.Zelensky a finalement duré trois heures, déjeuner de travail compris.
Le Kremlin a d'ailleurs tenu à expliquer que Vladimir Poutine n’avait transmis aucun message "spécifique" à Volodymyr Zelensky via Umaro Sissoco Embaló. Il lui a simplement relaté la tenue des négociations en mars avant que Kiev ait brusquement refusé de les poursuivre, "sur ordre" de Washington.
"Vladimir Poutine m’a longuement exposé son point de vue sur la guerre en Ukraine, sans jamais faire allusion au fait que mon pays a voté, à l’Onu, la résolution condamnant les référendums" [sur le rattachement à la Russie de quatre nouveaux territoires], a précisé le Président de Guinée-Bissau à Jeune Afrique.
Des accolades pour Macron
Selon le Président bissau-guinéen, Vladimir Poutine a dit éprouver "du respect" pour le chef de l'État français. Qui plus est, Umaro Sissoco Embaló a eu l'occasion de transmettre par téléphone à Emmanuel Macron un message chaleureux de son homologue russe. Car celui-ci, en donnant l’accolade à l'Africain à la fin de leur entretien, aurait dit en anglais: "My best regards and my big hugs to our common friend president Macron" ("Mes meilleures salutations et mes chaleureuses accolades à notre ami commun le Président Macron").
Au début de son entretien avec le leader russe, il a lui aussi combiné deux langues, le français et le russe, en disant: "Merci beaucoup, dorogoï moï (mon cher) Poutine!".
Un voyage mémorable
Umaro Sissoco Embaló n'a pas manqué de reprocher amicalement à M.Poutine de n'avoir jamais visité l’Afrique subsaharienne (excepté l’Afrique du Sud en 2006), alors qu’il s’est déjà rendu au Maroc, en Algérie et en Égypte.
À l'issue de ce voyage européen, le Président bissau-guinéen pense avoir "inscrit la Guinée-Bissau sur la carte du monde". Il a affirmé s’être rendu à Moscou en "porteur d’un message de paix, au nom de la Cédéao et de l’Afrique".