Moscou désigne les pays européens qui bloquent 300.000 t d’engrais russes destinés aux pays pauvres

Les engrais gratuits russes destinés aux pays pauvres restent bloqués en Lettonie, en Estonie, en Belgique et aux Pays-Bas dont les autorités refusent leur départ, indique Moscou. La situation demeure semblable pour les céréales, les fournisseurs russes ne pouvant effectuer des transactions, de louer des navires et de prendre des assurances.
Sputnik
La Russie est prête à offrir gratuitement près de 300.000 tonnes d’engrais aux pays pauvres. Mais les marchandises restent coincées principalement dans les entrepôts en Lettonie (80%), en Estonie, en Belgique et aux Pays-Bas, a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères.
Les autorités de ces pays interdisent leur départ dans le cadre du programme alimentaire mondial, précise l’instance.
Il s’agit de 80% d’engrais que la Russie est disposée à donner à titre gracieux.
"Par ce blocage, les États-Unis et l’Europe pénalisent les pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine", souligne le ministère.

Céréales

La Russie a aussi envoyé environ 10.5 millions de tonnes de céréales, essentiellement du blé, dans les pays d'Afrique (33%) et d'Asie (62%), poursuit l'institution.
"Cela contraste vivement avec le fait que les livraisons ukrainiennes se dirigent dans le même temps vers l’Europe et les pays développés", pointe Moscou.
Ce alors que la mission humanitaire de l’accord sur les céréales ukrainiennes signé en juillet à Istanbul prévoyait leur envoi vers les pays les plus pauvres.

En réalité, "la moitié de ces livraisons se répartie entre l’Union européenne et les pays développés tels que le Royaume-Uni, Israël et la Corée du Sud. Les pays pauvres dont la Somalie, l’Ethiopie, le Yémen, le Soudan et l’Afghanistan, n’en ont reçu que 3%, principalement dans le cadre du Programme alimentaire mondial. À cette occasion, l’Onu a même reconverti cette initiative humanitaire en commerciale pour mettre davantage l’accent sur la stabilisation des prix mondiaux alimentaires", détaille Moscou.

Au total, via ce corridor humanitaire en mer Noire, 390 bateaux sont déjà partis avec 8.899.048 tonnes de produits alimentaires.

Quelle est la cause?

Ce sont notamment les sanctions unilatérales occidentales imposées contre la Russie qui paralysent tout le processus, explique le ministère.
"Les fournisseurs et producteurs russes continuent d’avoir des difficultés à réaliser les transactions bancaires, prendre des assurances, louer des bateaux, ainsi qu’à accéder aux ports".
Ces entraves persistent toujours malgré les déclarations faites par Washington et Bruxelles sur la levée des sanctions contre les denrées alimentaires et les engrais russes.
"Mais, dans la pratique, ces exonérations annoncées ne sont toujours pas en vigueur", conclut-il.

Autres entraves

Enfin, Moscou a fait part d’un problème de contrebande. Dans le port d’Istanbul, une forte concentration de navires se crée sciemment pour accélérer la procédure de vérification des marchandises par les spécialistes russes et assoupir leur attention.
"Entre-temps, plus de 70 navires ont été arrêtés dont certains ont été complètement révoqués pour des infractions régulières liées à la violation des règles de navigation dans le corridor maritime et à la tentative de contrebande dans des cachettes spécialement équipées", conclut le ministère russe.
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