Afin de résoudre la pénurie d’eau liée à la pire sécheresse que subit le pays depuis 30 ans, le Maroc envisage de dessaler un milliard de mètres cubes d’eau de mer par an, a indiqué un haut responsable à Reuters, cité par Al Arabiya.
Il s’agit de projets à long terme qui seraient progressivement mis en œuvre. Selon le fonctionnaire qui a voulu garder l’anonymat, une usine de dessalement pourrait être construite dans la région de Casablanca-Settat, d'une capacité totale de 300 millions m3/an. La première partie devrait être achevée d’ici 2023, avec une capacité de 200 millions de mètres cubes.
D’autres projets en cours d’achèvement concernent les villes de Dakhla, Safi, El Jadida, Sidi Ifni, Tiznit, Guelmim, Essaouira et la partie est du royaume.
En outre, il existe déjà des usines dans plusieurs régions du sud et du nord du pays. Parmi celles-ci figurent El-Ayoun, Boujdour et Tan-Tan, ainsi que Al Hoceima et Agadir.
En août dernier, neuf stations existantes produisaient 402.660 m3/jour, selon le ministère de l’Equipement et de l’eau, contacté par Medias24. À l’époque, le gouvernement a détaillé son projet initial de grande envergure, annonçant la construction d’une vingtaine de stations supplémentaires d’ici 2030.
Sécheresse inédite
Mohammed VI a déclaré le 14 octobre que "le Maroc [était] dans un état de stress hydrique structurel" et "travers[ait] une phase de sécheresse difficile".
Toujours auprès de Reuters, le responsable du gouvernement a fait savoir que le royaume avait connu un déficit annuel des précipitations évalué à 47% au niveau national par rapport à la moyenne.
Selon lui, la pénurie actuelle "a un impact sur l’approvisionnement en eau potable en zone urbaine, contrairement aux sécheresses passées, dont l’impact était limité à l’eau potable dans le secteur rural et les activités agricoles".
En plus de la construction de ces infrastructures, le Maroc mise sur une approche intégrée. Les systèmes de surveillance du climat et de l’eau, les alertes aux inondations devraient être renforcés pour une meilleure gestion de la ressource, a souligné l’informateur.
De plus, les partenariats au niveau de l’Afrique et de la Méditerranée, ainsi que des institutions internationales devraient jouer aussi leur rôle. Tous ces dispositifs nécessitent des investissements importants, tant dans le public que dans le privé, pour pallier le manque d’eau, conclut-il.