Dans un entretien accordé à la chaîne de télévision TéléCongo, l’ambassadeur de Russie à Brazzaville, Guéorgui Tchépik, a expliqué d’où provenaient les sentiments anti-occidentaux et pro-russes sur le continent africain.
Pour lui, la perception négative des anciennes métropoles est liée au "passé colonial". "Il faut l’avouer, il faut vivre avec ça. Mais il y a aussi d’autres choses. Ce sont les réflexes néocoloniaux. L’Afrique est perçue comme une chasse gardée privée (…). Quand on écoute les médias occidentaux, il faut comprendre d’avance qu’il n’y a que mensonges si l’on parle de la Russie", affirme le diplomate.
Une autre raison, c’est que "globalement l’Occident se comporte actuellement comme un tyran, et tout le monde n’aime pas les tyrans", a souligné le diplomate russe.
"Sur un pied d’égalité"
Quant à la Russie, elle coopère historiquement avec tous les pays d’Afrique "sur un pied d’égalité, sur la base du respect mutuel, et c’est une approche qui trouve une bonne réponse dans les âmes des Africains", a souligné Guéorgui Tchépik.
Cette bonne perception est liée surtout à l’absence d’un passé colonial. "Je veux dire que les mains de mes ancêtres n’ont jamais été dans le sang des Africains", a déclaré le diplomate.
"Et si l’on parle des sentiments pro-russes dans certains pays d’Afrique, qui se sont manifestés plus ou moins ouvertement ces derniers temps, il faut tout d’abord comprendre qu’il s’agit de pays qui ont eu des défis majeurs dans le contexte sécuritaire: le Centrafrique, le Mali, le Burkina Faso", a indiqué M.Tchépik.
D’après lui, les instructeurs russes du groupe de sécurité privé Wagner "ont fait des miracles en Centrafrique". Donc, "beaucoup de gens ont eu l’impression que la Russie a un bâton magique, peut-être que c’est cela qui alimente les sentiments pro-russes au Mali et au Burkina Faso et peut-être dans d’autres pays. Ils veulent, ils croient que la Russie peut venir et faire un miracle", a fait valoir le diplomate.
Pour résumer, Guéorgui Tchépik a souligné qu’en Afrique, la Russie "ne s'oppose jamais à personne". "Nous sommes certains que tous les partenaires doivent être les bienvenus en Afrique, tous les partenaires sont nécessaires pour l’Afrique, pour son développement. On ne doit pas faire le jeu de l’un contre l’autre; si l’on parle de la Russie, de la France ou d’autres pays. On doit travailler ensemble", estime-t-il.