Dans le sillage de l’inflation et de la crise énergétique, beaucoup de Français s’interrogent désormais sur la pertinence des sanctions prises contre la Russie, à en croire un récent sondage Elabe pour BFM TV.
Plus de 7 Français sur 10 pensent ainsi que les sanctions prises par l’Union européenne sont inefficaces pour mettre fin au conflit en Ukraine (74%). Une opinion majoritaire au sein de toutes les catégories populations et de tous les électorats, y compris dans celui d’Emmanuel Macron (56%).
En conséquence, bon nombre de sondés estiment que les sanctions ne doivent pas être l’alpha et l’oméga du gouvernement. 32% d’entre eux pensent qu’il faudra réduire les restrictions contre Moscou et le soutien à l’Ukraine si l’impact sur leur pouvoir d’achat se détériore encore davantage. 27% pensent d’ores et déjà qu’il faut arrêter les sanctions pour rétablir la situation économique et commerciale.
Les Français qui bouclent leurs fins de mois sans se restreindre (45%) et notamment ceux en capacité d’épargner (53%,) estiment au contraire que le soutien à l’Ukraine et les sanctions contre la Russie sont la priorité.
L’Europe en ébullition
Plusieurs gouvernements européens ont déjà demandé des sacrifices à leur population, afin d’anticiper la crise énergétique qui pourrait s’aggraver cet hiver. Des pénuries d’hydrocarbures sont notamment redoutées, alors que Moscou a mis un terme à certaines livraisons de gaz et que l’UE s’est elle-même coupée du pétrole russe.
Mais dans certains pays, la grogne monte déjà.
À Prague, 70.000 personnes ont ainsi manifesté contre l’inflation, ce 3 septembre, accusant le gouvernement tchèque de prêter plus d’attention au conflit en Ukraine qu’à ses propres citoyens.
Même colère à Naples, où des habitants n’ont pas hésité à brûler leur facture d’électricité devant les caméras, pour protester contre la flambée des prix de l’énergie.
En France, un rassemblement a également eu lieu ce 3 septembre, organisé par le mouvement Les Patriotes, de Florian Philippot. Les manifestants ont appelé à la démission d’Emmanuel Macron et à la sortie de l’OTAN. L’événement a d’ailleurs donné lieu à un quiproquo médiatique, la chaîne LCI prétendant que la manifestation n’avait jamais eu lieu et fustigeant des images montées en épingle par "la propagande russe". Avant de finalement s’excuser.