Le ministre japonais des Affaires étrangères Yoshimasa Hayashi a démenti, lors d’un entretien vendredi en vidéoconférence avec son homologue marocain, que le Japon ait invité le chef du Front Polisario, Brahim Ghali, au sommet de la TICAD 8 (Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique) à Tunis.
Cette visite avait provoqué une forte détérioration des rapports entre la Tunisie et le Maroc, qui ont rapidement rappelé chacun leur ambassadeur.
Selon le responsable, Tokyo a appelé la Tunisie, pays hôte de cette édition de la TICAD, à prendre toutes les mesures nécessaires à cet égard. Il a réitéré son regret concernant l’absence du Maroc, qu’il a qualifié de "partenaire incontournable", comme en témoigne la transcription de la visioconférence publiée par la diplomatie japonaise.
Tokyo ne reconnaît pas le Sahara occidental
Cette position "sans équivoque" a été réitérée lors de la conférence de presse qu’il a tenue à Tokyo, a indiqué M. Hayashi. Il a également exprimé le souhait du Japon de continuer la coopération avec le Maroc dans le cadre de la TICAD.
Le ministre a aussi déclaré que la position diplomatique du Japon de ne pas reconnaître en tant qu'État le Sahara occidental, ex-colonie espagnole considérée comme un "territoire non autonome" par l'Onu, n'avait rien changé.
Le responsable de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), autoproclamée en 1976 par le Front Polisario au Sahara occidental, a été reçu, le 26 août, à sa descente d’avion par le Président tunisien, Kaïs Saïed, au même titre que les Présidents et chefs de gouvernement venus assister au sommet Japon-Afrique. La question du Sahara occidental oppose depuis des décennies le Maroc au Polisario, soutenu par l'Algérie voisine.