L’industrie marocaine dans le rouge, forte chute des exportations et des importations

Le dernier rapport de conjoncture publié par l’Office des changes marocain fait état d’une chute de 17% des exportations industrielles du pays. Les importations ont également dégringolé de 17,5%, traduisant ainsi la sévère récession économique que traverse le Maroc.
Sputnik

La crise économique générée par l’épidémie de Covid-19 a mis le Maroc dans une situation difficile, informe un rapport de l’Office des changes publié le 1er septembre sur son site. En effet, le document fait état d’un important recul des exportations et des importations du pays durant les sept premiers mois de l’année en cours. La baisse de la demande, la perturbation des chaines logistiques et le nombre croissant d’entreprises qui ont déposé le bilan sont les principales raisons avancées.

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Ainsi, l’Office des changes informe que les exportations des industriels marocains ont reculé de 17% par rapport à la même période en 2019 pour s’établir à 140 milliards de dirhams (12,87 milliards d’euros).

Les secteurs à très forte valeur ajoutée ont été les plus touchés par la crise. Les exportations de l’industrie automobile ont fait une chute libre de 28,7%, celles de l’aéronautique de 21%, du textile de 30% et celles de l’agroalimentaire et de l’agriculture ont baissé de 4,7%. Concernant le secteur des mines, les exportations des phosphates et dérivés ont chuté de 4,2%.

Quant aux services, les recettes de voyages ont fondu de 44%, contre 48% pour les dépenses.

Les importations

Les importations marocaines ont reculé de 17,5% sur la même période pour atteindre un volume total de 240 milliards de dirhams (22,06 milliards d’euros).

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Les biens d’équipement ont chuté de 18,5%, les produis semi-finis et les produits bruts transformables par les industries ont respectivement baissé de 16,6% et 17,8%. Les produits finis ont reculé de 24,8% et les produits énergétiques de 31,6%. Seules les importations de produits alimentaires, notamment les céréales, ont enregistré une hausse de 23,2%.

Ainsi, malgré une amélioration du déficit commercial, il n’en demeure pas moins que l’économie du Maroc est frappée par une forte récession, précise l’Office des changes.

«Le gouvernement a décidé de ne rien faire»

Le 20 mai au Parlement, le chef du gouvernement Saâdeddine El Othmani a annoncé un plan de relance économique qui fera l’objet d’un projet de loi de finances complémentaire pour l’année 2020. Il comprend selon lui «des signaux forts et des réformes importantes et structurantes visant à relancer l’économie et sauver ce qui peut l’être».

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Or le professeur d’économie et enseignant-chercheur à l'Institut agronomique et vétérinaire Hassan II (IAV) de Rabat Najib Akesbi a affirmé à Sputnik que par son contenu, cette loi de finances rectificative «a déçu tout le monde». Il estime qu’elle n’apporte pas les solutions adéquates à l’économie du Maroc dont la récession est à un niveau «jamais atteint depuis 40 ans».

Et d’expliquer que «tout le monde s’attendait à ce que le gouvernement augmente son budget, donc ses dépenses, pour faire face aux besoins de la population notamment en matière de santé et mette en place un plan de relance par l’investissement public». «Ça a été la douche froide», assure-t-il, soulignant qu’«en réalité le gouvernement a décidé de ne rien faire». «Le gouvernement a finalement opté pour un programme d’austérité classique, soit la solution facile», déplore-t-il.

Enfin, Najib Akesbi a dénoncé le fait que même «pour faire face au problème de la baisse des recettes fiscales de 40 milliards de dirhams (3,66 milliards d’euros), l’État a également fait le choix facile de l’endettement, dont les trois quarts proviendront de l’étranger».

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