La crise économique générée par l’épidémie de Covid-19 a mis le Maroc dans une situation difficile, informe un rapport de l’Office des changes publié le 1er septembre sur son site. En effet, le document fait état d’un important recul des exportations et des importations du pays durant les sept premiers mois de l’année en cours. La baisse de la demande, la perturbation des chaines logistiques et le nombre croissant d’entreprises qui ont déposé le bilan sont les principales raisons avancées.
Les secteurs à très forte valeur ajoutée ont été les plus touchés par la crise. Les exportations de l’industrie automobile ont fait une chute libre de 28,7%, celles de l’aéronautique de 21%, du textile de 30% et celles de l’agroalimentaire et de l’agriculture ont baissé de 4,7%. Concernant le secteur des mines, les exportations des phosphates et dérivés ont chuté de 4,2%.
Quant aux services, les recettes de voyages ont fondu de 44%, contre 48% pour les dépenses.
Les importations
Les importations marocaines ont reculé de 17,5% sur la même période pour atteindre un volume total de 240 milliards de dirhams (22,06 milliards d’euros).
Ainsi, malgré une amélioration du déficit commercial, il n’en demeure pas moins que l’économie du Maroc est frappée par une forte récession, précise l’Office des changes.
«Le gouvernement a décidé de ne rien faire»
Le 20 mai au Parlement, le chef du gouvernement Saâdeddine El Othmani a annoncé un plan de relance économique qui fera l’objet d’un projet de loi de finances complémentaire pour l’année 2020. Il comprend selon lui «des signaux forts et des réformes importantes et structurantes visant à relancer l’économie et sauver ce qui peut l’être».
Et d’expliquer que «tout le monde s’attendait à ce que le gouvernement augmente son budget, donc ses dépenses, pour faire face aux besoins de la population notamment en matière de santé et mette en place un plan de relance par l’investissement public». «Ça a été la douche froide», assure-t-il, soulignant qu’«en réalité le gouvernement a décidé de ne rien faire». «Le gouvernement a finalement opté pour un programme d’austérité classique, soit la solution facile», déplore-t-il.
Enfin, Najib Akesbi a dénoncé le fait que même «pour faire face au problème de la baisse des recettes fiscales de 40 milliards de dirhams (3,66 milliards d’euros), l’État a également fait le choix facile de l’endettement, dont les trois quarts proviendront de l’étranger».