Sur fond de crise diplomatique suite au rappel de l’ambassadeur d’Algérie à Paris, le Président algérien a assuré lors d’un entretien télévisé que la France demeurait «un pays ami» avec lequel il était «obligé de travailler». Il a par ailleurs indiqué qu’il entretenait d’excellentes relations avec son homologue Emmanuel Macron, avant de dénoncer des lobbies qui tentent de semer la discorde entre les deux pays.
«Avec le Président français Emmanuel Macron, je n’ai pas de problème», a déclaré Abdelmadjid Tebboune, soulignant qu’il partageait avec son homologue une «entente presque parfaite sur l’avenir» des relations bilatérales. «Ce que le Président Macron a dit en Algérie [en février 2017 alors qu’il était candidat à la présidence, affirmant que la colonisation était "un crime contre l’Humanité", ndlr] et dans son pays sur notre histoire et la mémoire l’honore et nous honore», poursuit-il, rappelant qu’«il a criminalisé la colonisation».
«Des lobbies qui cherchent à allumer le feu»
Enfin, le Président algérien a rappelé l’existence d’une forte communauté immigrée algérienne en France et donc l’importance «qu’on travaille ensemble, mais il ne faut pas laisser ces lobbies nous conduire sur une autre voie, celle de la confrontation». «Nous avons nos enfants là-bas, ne serait-ce que pour eux, on est obligés de travailler» ensemble.
Les dossiers qui fâchent
La question mémorielle relative à la colonisation française en Algérie reste d’une importance capitale pour édifier des relations seines entre les deux pays. Elle s’articule autour de quatre sujets, énumérés par le ministre des Moudjahidine (Anciens combattants) Tayeb Zitouni dans une déclaration à la Presse. Selon lui, Alger et Paris sont tenus de traiter la «question des archives de la période coloniale», «la récupération des crânes des martyrs exposés au musée de l'Homme de Paris», «le dossier des disparus de la guerre» et «l'indemnisation des victimes des essais nucléaires français en Algérie».
Dernièrement, la question de la récupération des fonds détournés et placés en France par de hauts dignitaires algériens, dont un bon nombre d’entre eux sont actuellement en prison pour des affaires de corruption, a rejoint la liste des dossiers à l’ordre du jour.