La scène politique algérienne est divisée sur la réforme contenue dans les articles 30 et 95 de la nouvelle mouture de la Constitution relative à la question de l’envoi de troupes militaires à l’étranger. Certains y voient un danger d’asservissement de l’Armée nationale populaire (ANP) aux intérêts des grandes puissances impérialistes. D’autres pensent que ce réajustement de la doctrine militaire algérienne est nécessaire en raison de l’évolution du concept de sécurité nationale à l’aune des grands bouleversements que connaît le monde actuellement, notamment après la crise du Covid-19.
De quoi il s’agit-il?
Le fait que l’Algérie puisse participer à des opérations de maintien de la paix sous l’égide de l’Onu, de l’Union africaine (UA) et de la Ligue des États arabes «ne signifie pas qu’elle a rompu avec son principe fondamental de non-ingérence dans les affaires intérieures d’autres États», précise M.Laraba qui appelle à «distinguer les opérations de maintien de la paix et les interventions militaires dans des pays tiers».
La position de l’armée
Lors d’un débat tenu le 19 mai à la télévision nationale, le lieutenant-colonel Mustapha Merah, membre de la direction de la communication, de l’information et de l’orientation (DCIO) à l’état-major de l’ANP, a affirmé que les articles 30 et 95 de la nouvelle Constitution définissant les conditions «de l’envoi de troupes de l’armée nationale populaire à l’étranger [sont, ndlr.] une protection pour l’armée».
«C’est une protection parce qu’elle s’appuie dans cette question sur la volonté populaire qui est incarnée par le Parlement, avec ses deux chambres. Cette disposition ferme la porte à toute action en dehors du cadre de la Constitution. Cet amendement signifie que c’est la volonté populaire qui est souveraine, et c’est elle qui décide», a soutenu Mustapha Merah.
Les impératifs de la nouvelle donne internationale
Il a par ailleurs appelé les dirigeants à bien mesurer l’impact de ces nouveaux enjeux et à promouvoir une nouvelle politique extérieure en conjuguant «son génie diplomatique, son poids économique et sa puissance militaire avec la nouvelle donne qu’est la communication».