«L’armée algérienne pourrait envisager sérieusement l’option de l’acquisition d’avions furtifs», selon un ex-colonel

© Photo Sada AljouyouchLa délégation algérienne à Maks a visité deux fois le Su-57
La délégation algérienne à Maks a visité deux fois le Su-57 - Sputnik Afrique
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Lors d’un entretien exclusif accordé à Sputnik, un ex-colonel de l’Armée de l’air algérienne a affirmé qu’au vu des défis auxquels fait face son pays, «l’armée algérienne pourrait envisager sérieusement l’option de l’acquisition d’avions furtifs» et d’autres technologies de pointe.

Au lendemain du crash du Su-30 de l’Armée de l’air algérienne survenu lundi 27 janvier, le Président Abdelmadjid Tebboune s’est rendu au siège du ministère de la Défense nationale où il a annoncé un vaste programme de développement de toutes les composantes de l’Armée nationale populaire (ANP).

Dans la lignée de la modernisation lancée depuis 2004 par feu le général de corps d’armées Ahmed Gaïd Salah, ex-chef d’état-major de l’ANP et ex-vice-ministre de la Défense nationale, le chef de l’État algérien, constatant une complication de la situation sécuritaire en Libye et au Sahel, a décidé de mettre le cap sur le renforcement des capacités de l’armée en matière de technologies de pointe.

​Dans un entretien accordé à Sputnik, Mokhtar Saïd Mediouni, ex-colonel de l’Armée de l’air algérienne, a affirmé que la nécessité de maintenir l’équilibre stratégique en Méditerranée et la sécurisation des frontières et des eaux territoriales du pays exigent de l’ANP «d’être au diapason des grandes armées du monde».

Un contexte tragique

«Les condoléances présentées par le Président Abdelmadjid Tebboune, à la fois chef suprême des forces armées et ministre de la Défense nationale, à tous les corps de l’ANP au lendemain du crash du Su-30 de l’Armée de l’air qui a coûté la vie au pilote et à son coéquipier ont insufflé un élan de cohésion et d’unité dans tous les rangs de l’armée algérienne autour de son commandant suprême pour la protection du pays contre tout danger extérieur», raconte l’ex-officier supérieur, précisant que le geste du chef de l’État était une première dans l’histoire du pays.

​Cap sur les aéronefs furtifs

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Dans ce contexte, et tout en rappelant «que les programmes de développement des armées restent toujours du domaine du secret», l’ex-colonel souligne que face aux bouleversements que connaît le monde à tous les niveaux et dans tous les domaines, «toutes les armées du monde doivent maintenir un développement de leurs moyens humains et matériels en adéquation avec les nouveaux acquis technologiques du moment».

Ainsi, explique-t-il, «la Belgique vient d’annoncer sa volonté d’acquérir 14 avions furtifs de type F-35, en plus de l’Italie et d’Israël qui en disposent déjà dans le bassin méditerranéen». «Donc, l’armée algérienne n’a pas d’autres choix que de se développer plus pour pouvoir faire face à d’éventuelles menaces dues au déséquilibre stratégique induit par l’introduction de ce genre d’avions de 5e génération», affirme-t-il, soulignant que «de ce point de vue, l’armée algérienne pourrait envisager sérieusement l’option de l’acquisition d’avions furtifs dans le cadre de son plan de développement».

Qu’en est-il des autres composantes de l’ANP?

«Pour ce qui est des autres corps d’armée, à savoir l’Armée de terre, la Marine et les Forces de défense aérienne du territoire, le Président Tebboune ira également dans le même sens en renforçant l’acquisition de nouvelles technologies et leur assimilation accompagnée d’un investissement accru dans la ressource humaine».

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Par ailleurs, M.Mediouni confie que l’Algérie ne compte pas uniquement sur les importations, mais aussi sur « son industrie militaire qui n’est plus à son stade embryonnaire». «En effet, cette industrie a réussi la prouesse de fabriquer plusieurs engins en collaboration avec des partenaires étrangers et a même participé au développement de l’industrie et de l’économie civile nationale».

«Donc l’Algérie ira vers tous les partenaires étrangers qui seront disposés à accepter le principe de transfert de technologie et à aider l’Armée nationale populaire (ANP) à les maitriser, notamment dans les domaines de la surveillance et de la guerre électronique», conclut-il.

Déjà, de nouvelles acquisitions en vue?

À en croire le site algérien d’information militaire Menadefense, l’Algérie va acquérir de la part de la Russie 14 chasseurs furtifs Su-57, devenant ainsi le premier client à qui le constructeur Sukhoi exportera ce fleuron de l’aviation de combat de 5e génération. Par ailleurs, le média précise que l’Armée de l’air algérienne a également signé deux autres contrats portant sur l’achat de bombardiers de type Su-34, dont elle est le premier client également, et des appareils de domination aérienne Su-35 avec 14 aéronefs pour chaque modèle.

Deux autres contrats en option pour l’achat de Su-34 et Su-35 avec 14 appareils chacun ont également été signés dans le but de remplacer les avions qui seront retirés de la flotte de l’Armée de l’air dans les prochaines années, précise la même source.

En 2025, l’Armée de l’air algérienne sera en mesure de déployer deux escadrons de Su-30MKA, un autre de Su-57, un de Su-35 et un de MiG-29M2. Elle a également en sa possession deux escadrons de Su-24 modernisés et un de Su-34 pour la flotte de bombardiers, rappelle le média, qui souligne que la formation des pilotes se fera avec des Yak-130.

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