Dans la lignée de la modernisation de l’Armée nationale populaire (ANP) algérienne, lancée depuis 2004 par feu le général de corps d’armées Ahmed Gaïd Salah, ex-chef d’état-major de l’ANP et ex-vice-ministre de la Défense nationale, le Président Abdelmadjid Tebboune, à la fois chef suprême des Armées et ministre de la Défense nationale, a annoncé mardi 28 janvier un vaste programme de renforcement des capacités de l’armée algérienne.
Les défis actuels
«La nécessité de renforcer les capacités de l’ANP n’est pas moins importante, compte tenu de l’immensité de notre territoire et à la lumière des défis sécuritaires dans les pays voisins qui appellent un renforcement des capacités de défense à mesure que les flux d’armes augmentent dans les zones de conflit entourant nos frontières», a déclaré le chef de l’État algérien, lors d’une réunion avec le commandement de l’ANP au siège du ministère de la Défense nationale, dans des propos rapportés par l’Algérie Presse Service (APS).
Dans le même sens, le Président Tebboune a assuré que tout sera fait pour garantir la «sécurisation des zones d’installations industrielles, économiques et énergétiques vitales, notamment dans le sud».
Les moyens et la stratégie
Pour répondre aux défis qui se posent à l’Algérie, le Président Tebboune a annoncé la poursuite de «la mise en œuvre des programmes de développement des forces [armées, ndlr], avec les niveaux requis de capacités de combat, pour les différentes armes et avec tous les partenaires, en plus de poursuivre les efforts pour maintenir l’opérabilité du matériel militaire, son renouvellement et sa modernisation».
En conclusion, le chef de l’État algérien s’est ainsi engagé à continuer à «améliorer les méthodes de formation et à adapter les programmes éducatifs des différentes écoles de l’ANP» ainsi qu’à «dynamiser la coopération militaire avec [les] différents partenaires étrangers». «Le niveau des programmes de développement, de modernisation et de renforcement des capacités de combat, ne peut être vérifié que par des exercices sur le terrain», a-t-il conclu.
Les dernières acquisitions de l’ANP
Deux autres contrats en option pour l’achat de Su-34 et Su-35 avec 14 appareils chacun également ont été signés dans le but de remplacer les avions qui seront retirés de la flotte de l’Armée de l’air dans les prochaines années, précise la même source.
En 2025, l’Armée de l’air algérienne sera en mesure de déployer deux escadrons de Su-30MKA, un autre de Su-57, un de Su-35 et un de MiG-29M2. Elle a également en sa possession deux escadrons de Su-24 modernisés et un de Su-34 pour la flotte de bombardiers, rappelle le média, soulignant que la formation des pilotes se fera avec des Yak-130.
«Maintien de l’équilibre militaire»
Dans un entretien accordé à Sputnik, Akram Kharief, expert des questions sécuritaires et de défense et rédacteur en chef et éditeur du site Menadefense, a affirmé que c’est «l’apparition de F-35 dans la flotte italienne qui a motivé la prise de décision rapide de l’Algérie».
L’acquisition du Su-57 par l’Algérie «est une révolution sur le flanc ouest de la Méditerranée», a-t-il déclaré, précisant que «c’est inédit également en Méditerranée, car dans ce bassin il n’y a qu’Israël et l’Italie qui disposent d’avions furtifs en l’occurrence le F-35». «Même la France n’en dispose pas», a-t-il affirmé.
De son côté, l’ex-colonel des services de renseignement algériens, Abdelhamid Larbi Chérif, a indiqué au micro de Sputnik que «l’Algérie qui ne participe à aucune alliance militaire entend par l’acquisition de ce genre d’armements, comme les Su-57, les Su-34 et les systèmes de défense antiaérienne tels que les S-300, maintenir l’équilibre militaire à même de lui permettre de défendre son intégrité territoriale et ses intérêts vitaux».