L’association Shams (Soleil) qui lutte pour les droits de la communauté LGBT en Tunisie a décidé de porter plainte devant la Cour pénale internationale (CPI) contre le chef du gouvernement Elyes Fakhfakh qu’elle accuse de protéger «les exactions» contre les homosexuels. Shams a sollicité plusieurs fois le chef du gouvernement pour abroger l’article 230 du code pénal tunisien qui criminalise l’acte homosexuel. Sur son compte Facebook, l’association a publié le texte de la plainte qui sera déposée auprès de la CPI. Les autorités tunisiennes n’ont pas encore réagi.
Crime contre l’Humanité
Dans ce contexte, «le crime contre l’Humanité est caractérisé par des arrestations et une atteinte grave à l’encontre des personnes appartenant à un groupe identifié, avec l’intention de harceler et de persécuter tout ou une partie de ce groupe», explique l’association qui rappelle avoir été poursuivie en justice par la chefferie du gouvernement et ce après avoir déposé son dossier d’agrément en 2015. Selon elle, rien qu’en 2018, 127 personnes ont été arrêtées par la police pour leur homosexualité.
En août 2019, le porte-parole de Shams, Nidhal Belarbi, réfugié en France suite à une condamnation pour homosexualité dans son pays, a été agressé à Paris, indique un communiqué de l’association de lutte contre l'homophobie IDAHO-France relayé par l’Agence France Presse (AFP).
«Un homme qui l'avait déjà agressé en Tunisie en 2013 l'a reconnu dans la rue», précise la note d’IDAHO-France.
Un candidat homosexuel à la présidentielle
«Ma candidature a suscité beaucoup d'enthousiasme, beaucoup de soutiens», avait déclaré devant la presse l'avocat alors âgé de 48 ans. Évoquant les raisons de sa candidature, M.Baatour avait souligné qu’il était là pour faire entendre les revendications LGBT.
«J'ai besoin que les idées que je défends, celle des libertés individuelles et de l'égalité entre les sexes, soient débattues», avait-il déclaré, insistant sur l’envie de «mettre chaque candidat devant ses responsabilités sur ces sujets de société».