L’Algérie dénonce son accord avec l’UE qui a maintenu son économie «dans un état de dépendance continue»

Le ministre algérien du Commerce affirme que les accords commerciaux et d’association signés par son pays, dont le plus important avec l’UE, ont maintenu l’économie nationale «dans un état de dépendance et de consommation continues». Il a ainsi annoncé un nouveau «mode de gestion des affaires économiques du pays».
Sputnik

À l’occasion de l'ouverture du colloque national sur l'évaluation des accords commerciaux conclus entre l'Algérie et ses partenaires économiques, le ministre du Commerce Kamel Rezig a indiqué que l'Accord d’association avec l'Union européenne (UE), l'accord de la Zone arabe de libre d’échange (ZALE) et l'Accord préférentiel avec la Tunisie avaient eu des effets négatifs sur l’économie nationale, rapporte l’Algérie Presse Service (APS).

«La relation économique de l'Algérie avec ses principaux partenaires est régie par des accords commerciaux, nobles en apparence, mais qui ont maintenu, des années après leur mise en vigueur, l'économie nationale dans un état de dépendance et de consommation continues de tout ce qui est importé», a indiqué le ministre. Ce colloque auquel ont pris part 150 opérateurs économiques «est une sorte d'engagement des autorités publiques à aller vers un nouveau mode de gestion des affaires économiques du pays», a-t-il ajouté.

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M.Rezig a souligné que les ateliers organisés dans le cadre du colloque «devront dégager des recommandations à soumettre au gouvernement pour examen et adoption dans le cadre d'une feuille de route visant à améliorer le climat des affaires en Algérie».

En conclusion, Kamel Rezig a fait savoir que même l'accord de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) et l’Accord de libre-échange avec l’UE, qui ne sont pas encore entrés en vigueur, seront également passés au crible.

Les accords avec l’UE dans le viseur?

L’Accord de libre-échange signé en 2017 avec l’Union européenne et qui entrera en vigueur en septembre 2020 sera «un désastre pour l’économie nationale» algérienne, a assuré Ali Bey Nasri, président de l’Association nationale des exportateurs algériens, lors d’un passage sur la Radio nationale.

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Plus en détails, M.Nasri a expliqué que «ce qui est catastrophique pour l’économie nationale», c’est le fait que contre les 283 milliards de dollars que représente le volume total des importations algériennes des 28 pays de l’Union européenne (entre 2005 et 2017, dans le cadre de l’accord d’association), l’Algérie n’a exporté que 12 milliards de dollars de dérivés du pétrole, soit 4,2%.

À ce fort déséquilibre s’ajoute le fait que dans «les accords d’association avec l’UE qui comprennent 110 clauses», l’UE «n’a respecté que le volet commercial, tandis que la partie relative à la coopération et au transfert de la technologie et à la circulation des personnes, a été négligée», a dénoncé Ali Bey Nasri.

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Le président de l’Association nationale des exportateurs algériens regrette que ces accords d’association Algérie-UE, signés et entrés en vigueur en 2005, «n’aient pas fait l’objet d’études approfondies, ce qui les a rendus défavorables à l’économie nationale».

L’Afrique, une issue stratégique pour l’économie algérienne?

Lors du sommet de l’Union africaine (UA) dimanche 9 février à Addis-Abeba, en Éthiopie, le Président algérien Abdelmadjid Tebboune a annoncé sa décision de créer une Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement (ALDEC) à vocation africaine.

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Selon le chef de l'État, «tous les domaines de coopération seront couverts par cette agence qui sera dotée de tous les moyens nécessaires à l'accomplissement de ses missions à travers la réalisation de projets concrets et utiles», relate l’Algérie Presse Service (APS). Il a dans ce contexte rappelé «l'intérêt suprême accordé par l'Algérie aux projets structurants», citant à ce propos la Route transsaharienne, la Dorsale transsaharienne à fibre optique et le gazoduc transsaharien (NIGAL).

Après son lancement en 2020, la Zone de libre-échange africaine engendrera un marché interafricain d’une valeur «de 3.000 milliards de dollars», selon les estimations officielles.

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