L’armée syrienne et ses alliés enfoncent la ligne de front à Idlib et récupèrent des positions stratégiques

Sur le front nord-ouest du conflit syrien des combats d’une rare violence font rage depuis le 25 janvier. L’armée gouvernementale syrienne et ses alliés sont arrivés à récupérer des villes et des axes stratégiques aux mains des rebelles et djihadistes qui les tenaient durant les deux derniers jours de combat. Sputnik fait le point.
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Dix villages récupérés en deux jours. C’est l’avancée la plus rapide dans la région d’Idlib depuis que l’armée gouvernementale a entrepris sa campagne pour reprendre cette région du nord-ouest du pays. Depuis, des combats d’une extrême violence ont lieu sur le front d’Idlib pour chaque centimètre carré de terrain.

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En plus des villages récupérés, les forces pro-Assad ont coupé l’autoroute M5 qui constitue une ligne de ravitaillement, notamment entre les villes de Khan Al-Sabil et de Maarat Al-Nouman qui sont elles aussi tombées. Un axe stratégique car il relie les deux plus grandes villes du pays: Alep et Damas. D’après le site d’information Middle East Monitor, en date du 27 janvier les combats ont fait 88 victimes parmi les soldats de l’armée syrienne et ses alliés, et 67 du côté des djihadistes et rebelles.

​Ces avancées de l’armée gouvernementale face aux rebelles et aux djihadistes présents à Idlib ont forcé près de 38.000 civils à fuir les zones de combat, et ce chiffre risque d’augmenter dans les jours qui suivent. Principal pays affecté, la Turquie, qui a déjà accueilli plusieurs millions de réfugiés en provenance de Syrie, redoute une nouvelle vague migratoire suite à ce qui pourrait bien être la bataille finale pour Idlib.

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De ce fait, le gouvernement turc a envoyé de nombreux convois d’aide humanitaire du côté syrien de la frontière afin de limiter la venue de réfugiés sur son territoire. Le Président Erdogan a mis en garde la communauté internationale sur le fait que près de 400.000 réfugiés pourraient prendre le chemin de la Turquie et qu’elle avait besoin d’aide face à une telle vague migratoire.

«Les camps [de déplacés] sont pleins, les services de santé sont débordés, la majorité vit dans des tentes fragiles où s’entassent plusieurs occupants et qui sont régulièrement inondées quand il pleut », souligne le Comité international de secours dans un communiqué.

Pour limiter l’afflux de réfugiés, des groupes d’aides aux réfugiés turcs ont commencé à construire plus de 10.000 maisons du côté syrien de la frontière.

La région d’Idlib est le dernier bastion de la rébellion syrienne, mais aujourd’hui la majorité des combattants qui défendent cette poche de résistance font partie de groupes islamistes comme Hayat Tahrir al-Cham (HTS) liés à Al-Qaïda*.

*Organisation terroriste interdite en Russie.

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