Bernard Quiriny sur les propos de Cédric O: tous ont «compris qu'il visait au premier chef RT et Sputnik»

Lorsque le secrétaire d’État Cédric O a déclaré que l’État lutterait lui-même contre les «canards» si les journalistes ne s’en occupaient pas, il parlait surtout de Sputnik et de la chaîne RT, estime l’écrivain belge Bernard Quiriny dans un texte publié par Le Point.
Sputnik

Les médias que Cédric O, secrétaire d'État chargé du Numérique, avait surtout en vue en appelant à traquer les propagateurs de fake news, sont Sputnik et RT, a déclaré Bernard Quiriny, écrivain belge et professeur de droit à l'université de Bourgogne, dans un article paru sur Le Point.

«Personne n'était nommé, mais tout le monde a compris qu'il visait au premier chef RT et Sputnik, les deux médias honnis de la macronie, tellement obsédée par les ingérences russes qu'elle est prête à transformer la France en URSS, médias aux ordres et Pravda pour tous», a noté M.Quiriny.

«Conseil de l’ordre» des journalistes: le gouvernement recule-t-il pour mieux sauter?
Cédric O, secrétaire d'État chargé du Numérique auprès du ministre de l'Économie et des Finances et du ministre de l'Action et des Comptes publics, avait suggéré fin juin de créer un Conseil de l'ordre pour les journalistes pour lutter contre les fake news et la désinformation, allant même jusqu'à dire: «s'ils ne le font pas, ce sera l'État qui le fera, au bout du bout». Ces propos ont déclenché une polémique, obligeant M.O à revenir en urgence sur ses propos qu’il a qualifiés d’opinion personnelle qui n’était «ni une menace ni un souhait».

Selon M.Quiriny, cette «sortie ridicule» ne pouvait pourtant être rien d’autre qu’une menace ou un souhait de maîtriser la presse, mais les médias rassurés ont immédiatement salué la retraite du secrétaire d’État évoquant une «rectification de tir», une «reculade», une «marche arrière» et un «rétropédalage».

Une proposition sur la presse jugée fasciste par Macron envisagée par le gouvernement
Mais s’agit-il d’une marche arrière dictée par les circonstances ou bien de la véritable reconnaissance d’une erreur et d’une tentative de se justifier, se demande l’écrivain. Face à ces «imprécisions dans le vocabulaire», «il est urgent d'établir une typologie, pour ne plus tout confondre» et «clarifier le débat», ce qui n’est pourtant pas si facile, reconnait-il.

«On sent que les macronistes n'ont pas dit leur dernier mot», ajoute-t-il.

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