Une proposition sur la presse jugée fasciste par Macron envisagée par le gouvernement

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Le secrétaire d’État au Numérique a proposé aux journalistes de former un conseil pour lutter contre les fausses nouvelles. L’idée a provoqué l’hostilité de nombreux professionnels de la presse. Ce membre du gouvernement a par ailleurs nommément visé Sputnik.

Dans le souci de combattre la circulation de «fake news», le nouveau secrétaire d’État au Numérique Cédric O propose d’imposer aux journalistes «un conseil de l’ordre des journalistes» qui pourrait formuler des avertissements ou même introduire des sanctions à leur encontre.

«Je considère qu’il doit y avoir un conseil de l’ordre des journalistes, des journalistes entre eux, qui prennent des décisions et qui disent à l’État: "vous devez retirer l’agrément de tel ou tel canard, mettre des avertissements"», assume le secrétaire d’État auprès de Reuters.

Selon lui, si les journalistes ne parviennent pas à s’organiser pour former un tel conseil, ce sera l’État qui s’en chargera.

Alexandre Benalla  - Sputnik Afrique
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Il a également jugé possible de sanctionner les auteurs de fausses nouvelles par une autorité indépendante nommée par l’État. «À un moment, devant la menace contre la démocratie, on le fera. Ce sera le CSA [Conseil supérieur de l’audiovisuel, ndlr] ou une autorité indépendante qui va décider ce qu’est un infox ou pas», explique le responsable. Il a aussi mentionné directement Sputnik France comme étant une menace pour la démocratie.

L’initiative n’a pas suscité beaucoup d’enthousiasme chez les journalistes français, et nombreux sont ceux qui s’y sont ouvertement opposés:

D’après le co-responsable du pôle Enquêtes à Mediapart, le gouvernement français «ne montre qu'une seule chose, sa peur d'une presse qui cherche la vérité».

L’ancienne membre du CSA entre 2009 et 2015, Françoise Laborde, a également fait part de son indignation sur Twitter:

Ironie du sort, l’idée de mettre en place un tel conseil avait été avancée en 2017 par le conseiller régional FN Aymeric Merlaud. Invité à y réagir, Emmanuel Macron, alors candidat au poste présidentiel, avait associé l’initiative à «l’Italie des années 1930».

«La France est à un point de bascule: le projet du FN fragilise le contenu démocratique de notre pays», avait jugé le futur Président de la République.

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