Un ex-ministre de Sarkozy pour lutter contre le trafic de carburant algérien au Maroc

Face au problème de l’importation frauduleuse de carburant de l’Algérie vers le Maroc, Éric Besson, ex-ministre de Sarkozy et nouveau PDG de la filiale marocaine de l’entreprise suisse Sicpa, compte aider à éradiquer ce fléau.
Sputnik

Fraichement nommé à la tête de la filiale marocaine de l'entreprise suisse Sicpa, Éric Besson, ancien ministre de l'Industrie, de l'Énergie et de l'Économie numérique de Nicolas Sarkozy, envisage de contribuer à mettre un terme au trafic de carburant entre l'Algérie et le Maroc, selon le site d'information le Desk. Spécialisée dans les solutions de traçage et de sécurisation de billets de banque, d'alcools, de tabacs et de carburants, Sicpa Maroc compte proposer au gouvernement marocain une technique de traçage de l'essence, selon la même source.

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Tout en mettant l'accent sur le fait que les carburants circulant de manière illicite entre les deux pays font perdre beaucoup d'argent aux États, en les privant des taxes à percevoir sur ces produits, M.Besson a affirmé que Sicpa Maroc compte investir pour développer une solution à ce problème, selon le média. C'est une priorité de son entreprise, a-t-il encore affirmé, selon la même source.

Dans ce sens, le Desk a rappelé que l'entreprise suisse a déjà aidé certains États à lutter contre le trafic de carburants. La Sicpa a notamment vendu des traceurs de carburants à l'Albanie, au Mozambique, à la Tanzanie et à l'Ouganda.

Les marqueurs vendus par la Sicpa se sont avérés très efficaces. En effet, en Ouganda, à titre d'exemple, la solution de la société suisse a permis de faire baisser la proportion d'essence trafiquée de 29% à moins de 1%, selon un rapport de l'Atlantic Council financé par la Sicpa.

Les autorités algériennes ont déjà pointé du doigt l'effet négatif de ce trafic sur l'économie nationale.

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«Nous arrosons l'Afrique du Nord [en raison de trafics de carburants, ndlr] avec plus de 2 milliards de dollars (1,8 milliard d'euros) d'hydrocarbures, de diesel et d'essence», a déclaré le 5 janvier 2016, Ahmed Ouyahia, le chef de cabinet du Président Abdelaziz Bouteflika, et actuel Premier ministre du pays, lors d'une conférence de presse à Alger. «L'État importe annuellement pour 5 milliards de dollars de carburant aux prix en vigueur sur les marchés mondiaux pour le revendre dix fois moins cher sur le marché local», a-t-il encore ajouté.

Dans ce sens, tout en indiquant que l'essence coûte 1,07 dollar (0,93 euro) le litre au Maroc alors qu'en Algérie, il ne coûte que 0,33 dollar (0,29 euro) le litre, le Desk a affirmé que cette grande différence de prix entre les deux pays voisins encourage le trafic de carburant algérien vers le Maroc. Selon lui, au Maroc environ 660.000 voitures rouleraient à l'essence de contrebande.

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