Paris juge la réponse des autorités algériennes à l'initiative du roi Mohammed VI de lancer un dialogue «franc et direct» entre les deux pays, en appelant à la relance de la construction de l'Union du Maghreb arabe (UMA), comme une démarche revêtant «un grand intérêt». C'est ce qui transparait de la déclaration le 26 novembre du porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, lors d'un point de presse.
«La France a déjà eu l'occasion de marquer son attachement au dialogue entre les États du Maghreb et à un processus d'intégration régionale entre les pays du Maghreb, avec lesquels elle entretient des liens d'une densité exceptionnelle», a rappelé le diplomate.
Défendant depuis longtemps l'idée de la construction de cet ensemble géopolitique et économique régional, en mettant en avant ses retombées positives sur les deux rives de la Méditerranée dans les domaines politique et économique, le responsable a souligné que la France avait pris «connaissance avec un grand intérêt de la demande faite par l'Algérie au secrétaire général de l'Union du Maghreb arabe d'organiser, dans les délais les plus rapprochés, une réunion du conseil des ministres des Affaires étrangères de l'Union du Maghreb arabe».
À l'appel du roi Mohammed VI à l'ouverture d'un dialogue «franc et direct», Alger a choisi de répondre par l'affirmative mais dans le cadre d'un dialogue maghrébin et au sein des institutions de l'Union du Maghreb arabe, a indiqué un communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères publié ce 22 novembre. Il est jugé par les journaux locaux comme la réponse apportée par les autorités algériennes à l'initiative du souverain marocain. Exprimant l'intention de l'État algérien par cet appel à la réunion des ministres de l'UMA, la publication insiste sur le fait que «cette initiative s'inscrit dans la droite ligne de la conviction, intime et maintes fois exprimée par l'Algérie, de la nécessité de la relance de l'édification de l'ensemble maghrébin et de la réactivation de ses instances».
Pour rappel, le 6 novembre, à l'occasion du 43e anniversaire de la Marche verte, le roi Mohammed VI avait proposé, dans son discours à la nation, aux autorités algériennes de relancer les relations bilatérales en créant un «mécanisme politique conjoint de dialogue et de concertation» destiné à permettre de régler les différends entre les deux pays. Il avait notamment évoqué la réouverture de la frontière entre les deux pays, fermée depuis 1994.