Alger et Rabat «n’ont pas besoin de médiateurs pour résoudre leurs problèmes bilatéraux»

La relance de la construction de l’Union du Maghreb arabe exige des relations saines entre Rabat et Alger, selon le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita. Dans un entretien accordé à Al Jazeera, le diplomate a affirmé que les deux pays étaient bien capables de résoudre seuls leurs problèmes bilatéraux.
Sputnik

«L'Algérie et le Maroc n'ont pas besoin de médiateurs pour résoudre leurs problèmes bilatéraux», a déclaré Nasser Bourita, le ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. Mercredi 23 janvier, il s'est exprimé lors de son passage dans l'émission Bila Houdoud de la chaine qatarie Al Jazeera, dans laquelle il affirme qu'il n'y aura pas d'Union du Maghreb arabe (UMA) intégrée sans relations normales entre Rabat et Alger.

«Les problèmes que connait l'Union du Maghreb arabe sont tributaires de la tension qui marque les relations bilatérales entre l'Algérie et le Maroc», a indiqué le chef de la diplomatie marocaine. «Il n'y aura pas d'intégration régionale sans relations bilatérales saines, et en gardant des frontières communes fermées», a-t-il encore ajouté.

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Dans ce sens, Nasser Bourita a rappelé que le roi Mohammed VI avait appelé, dans son discours du 6 novembre 2018, l'Algérie à un dialogue bilatéral «franc et direct». Selon lui, le souverain marocain avait «proposé à cet effet la création d'un mécanisme souple dont les contours sont à convenir d'un commun accord avec Alger, et qui sera un espace de dialogue bilatéral ou seront examinés tous les problèmes sans intermédiaire».

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Dans le sillage de la réponse algérienne à l'appel du roi Mohammed VI à un dialogue bilatéral «franc et direct», en suggérant des discussions dans le cadre de l'Union du Maghreb arabe, Taïeb Baccouche, le secrétaire général de l'UMA, a affirmé samedi 8 décembre 2018 à Tunis que Rabat accueillera le 7e sommet des chefs d'État maghrébins. Il a également annoncé que l'Algérie, la Tunisie, la Libye et la Mauritanie avaient toutes accepté l'invitation à cette rencontre qui se tiendra probablement début 2019, sous le slogan «Capables de construire un grand Maghreb arabe».

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«Les efforts du secrétariat général de l'UMA pour la tenue du 7e sommet des chefs d'État des pays du Maghreb arabe, reporté depuis 2007 et qui était prévu en Libye, vont dans le sens de l'appel lancé récemment par le roi Mohammed VI à l'Algérie», a déclaré le premier responsable de l'UMA, lors d'une table ronde organisée par l'Union syndicale des travailleurs du Maghreb arabe. Le but est d'arriver à «la création d'une commission mixte dédiée à l'examen des questions litigieuses en suspens, dont notamment celles relatives aux frontières fermées entre les deux pays», a-t-il encore soutenu.

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