Nord Stream 2 face à des risques: le Kremlin donne son avis

Le gazoduc Nord Stream 2, qui reliera la Russie à l’Europe sous la mer Baltique, est exposé à des risques politiques et économiques et le Kremlin en est conscient depuis longtemps, d’après le porte-parole du Président russe.
Sputnik

L’opposition au projet de gazoduc Nord Stream 2 pour des raisons politiques et une concurrence déloyale de pays tiers peuvent poser des problèmes à ce projet, a déclaré mercredi le porte-parole du Président russe, Dmitri Peskov devant les journalistes.

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«Il y a des risques liés à la politisation du Nord Stream 2 et aux manifestations flagrantes de concurrence déloyale de la part de pays tiers. Nous les voyons très bien et nous nous en rendons compte», a indiqué M.Peskov, commentant l’état du projet suite à l’incident russo-ukrainien dans le détroit de Kertch.

Trois navires de la Marine ukrainienne ont violé le 25 novembre la frontière russe de la côte de la mer Noire, près du détroit de Kertch. Selon le Service fédéral de sécurité russe (FSB), ils effectuaient des manœuvres dangereuses et refusaient d'obtempérer aux ordres des gardes-côtes. Quelques heures plus tard, les navires ont de nouveau essayé d’effectuer des actions illégales dans les eaux territoriales russes. Les gardes-côtes russes ont dû les arraisonner. La Russie a qualifié l'incident de «provocation» et a ouvert une enquête pour violation de sa frontière.

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Selon M.Peskov, les risques auxquels est exposé le projet Nord Stream 2 «ne datent pas d’aujourd’hui ou d’hier, ils existent depuis assez longtemps».

Le projet Nord Stream 2 prévoit la construction de deux conduites longues de 1.200 km reliant le littoral russe à l'Allemagne par la mer Baltique. Sa capacité totale sera de 55 milliards de mètres cubes par an. Le coût du projet est évalué à près de 10 milliards d'euros. Le gazoduc devrait être mis en service d’ici la fin 2019. Début novembre, le groupe Nord Stream 2 AG a annoncé avoir posé 200 kilomètres de gazoduc sur le fond de la mer Baltique.

Plusieurs pays s’opposent au projet: l’Ukraine, qui craint de perdre les recettes qu’elle tire du transit de gaz russe, la Pologne, la Lettonie et la Lituanie, ainsi que les États-Unis, qui cherchent à promouvoir leur gaz naturel liquéfie (GNL) en Europe. Les États-Unis ont plusieurs fois demandé aux pays européens de ne pas participer au projet Nord Stream 2, brandissant la menace de sanctions à leur égard.

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