L'Onu tente de relancer les pourparlers de paix au Yémen, ravagé par des années de guerre entre les rebelles Houthis et le gouvernement yéménite, soutenu par une coalition menée par l'Arabie saoudite.
Alors qu'ils ont enregistré de nombreuses victoires depuis trois ans, les rebelles sont sur la défensive. Et la perte de cet accès stratégique à la mer Rouge pourrait être fatale à leur cause. Ainsi, les commandants Houthis se déclarent depuis le 19 novembre prêts à négocier un cessez-le-feu si la coalition veut la paix.
Rappelons que si cette coalition regroupe une dizaine de pays, elle est sous l'égide de l'Arabie saoudite et de son voisin les Émirats arabes unis.
Le sablier s'écoulant et l'échéance advenant, pourrait-on imaginer un cessez-le-feu avant la fin du mois de novembre?
Dans ce contexte bien particulier, un autre épisode tend à rendre possible cette discussion de paix. En effet, le prince héritier des Émirats arabes unis- l'autre grande puissance de la coalition dans la guerre au Yémen- est à l'Élysée ce mercredi. Réel homme fort de l'État fédéral —son demi-frère, l'actuel émir, étant en retrait depuis un accident vasculaire survenu en 2014- Mohammed ben Zayed al-Nahyane (MBZ) doit déjeuner et s'entretenir avec Emmanuel Macron. Si les intérêts bilatéraux seront, bien évidemment discutés, le conflit yéménite devrait être l'épicentre de leur rencontre.
À moins, qu'une nouvelle fois les intérêts économiques et stratégiques —la France ayant une base militaire à Abou Dhabi- ne passent au-dessus des milliers de victimes civiles de la guerre au Yémen ou que MBZ ne prenne prétexte de la plainte qui le vise pour crimes de guerre au Yémen pour fermer la porte à toutes discussions sur le sujet.