Appel de Mohammed VI à Alger: le parti nationaliste marocain tente lui aussi sa chance

Après le Parti de la justice et du développement au pouvoir à Rabat, le tour est au plus ancien parti nationaliste marocain l’Istiqlal d’accompagner l’appel de Mohammed VI à l’Algérie pour la refondation des relations bilatérales sur des bases saines en appelant ses confrères maghrébins, en particulier algériens, à l’édification d’un Maghreb uni.
Sputnik

Dans le contexte politique créé par l'appel du roi Mohammed VI aux autorités algériennes à un dialogue «franc et direct» pour régler les différends entre les deux pays, le parti nationaliste marocain l'Istiqlal (l'Indépendance) a appelé, dans une déclaration, tous les partis nationalistes du Maghreb à travailler ensemble pour l'édification d'un ensemble maghrébin unifié et sans frontières, emboitant ainsi le pas au Parti de la justice et du développement (PJD) dans sa démarche visant à lancer des pourparlers informels avec les partis algériens.

Le second satellite marocain Mohammed VI-B sur le point d’être mis en orbite (images)
Pour appuyer son propos, le parti marocain a mis en avant l'histoire commune entre les peuples marocain, algérien et tunisien dans leur lutte contre le colonialisme français en rappelant en particulier l'illustre conférence de Tanger ayant rassemblé en avril 1958, en pleine guerre d'Algérie, les trois partis nationalistes maghrébins à savoir: le Front de libération nationale algérien (FLN), l'Istiqlal et le Néo-Destour tunisien pour jeter les bases de l'unité maghrébine.

Dans ce cadre il a suggéré à ses confrères maghrébins de «traduire l'aspiration des peuples de la région pour une unité maghrébine sans frontières, comme l'avaient exprimé les luttes des mouvements de libération du Grand Maghreb, et concrétisée par l'esprit, les principes et les résolutions unionistes de la conférence de Tanger de 1958», selon sa déclaration citée par le site d'information algérien Algérie patriotique dans son édition du 21 novembre.

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Accompagnant l'initiative du souverain marocain envers Alger, tout en appelant à la réouverture des frontières avec l'Algérie, fermées depuis 1994, la direction de ce parti a invité les Algériens à «commémorer l'anniversaire de la conférence de Tanger qui constitua un moment historique fort pour la construction d'un ensemble maghrébin aspirant à l'union, à la solidarité et à l'intégration».

L'annonce le 10 novembre par la formation politique au pouvoir au Maroc, le Parti de la justice et du développement (PJD), de lancer des consultations avec des partis politiques algériens afin d'expliquer l'appel du roi Mohammed VI à Alger pour refonder les relations bilatérales sur des bases plus saines, n'a pas suscité l'enthousiasme de ces formations politiques. En effet, trois partis islamistes: Ennahda, le MSP et le Mouvement El-Binaa, se sont déclarés hostiles à la démarche du parti du Premier ministre marocain Saâdeddine El-Othmani, pourtant lui-même affilié au mouvement des Frères musulmans*.

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Pour rappel, le 6 novembre, à l'occasion du 43e anniversaire de la Marche verte, le roi Mohammed VI a proposé, dans son discours à la nation, aux autorités algériennes de relancer les relations bilatérales en créant un «mécanisme politique conjoint de dialogue et de concertation» destiné à permettre de régler les différends entre les deux pays. Les autorités algériennes n'ont pas encore réagit officiellement à la proposition marocaine.

*Organisation terroriste interdite en Russie

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