L'annonce le 10 novembre par la formation politique au pouvoir au Maroc, le Parti de la justice et du développement (PJD), de lancer des consultations avec des partis politiques algériens afin d'expliquer l'appel du roi Mohammed VI à Alger pour refonder les relations bilatérales sur des bases plus saines, n'a pas suscité l'enthousiasme de ces derniers. En effet, trois partis islamistes se sont déclarés hostiles à la démarche du parti du Premier ministre marocain Saâdeddine El-Othmani, pourtant lui-même affilié au mouvement des Frères musulmans*.
«Si le Parti marocain de la justice et du développement, qui est au pouvoir dans son pays, souhaitait que des mesures soient prises, il devrait agir au nom du gouvernement de son pays», a déclaré à la presse Mohamed Douibi, le président du Mouvement Ennahda algérien.
S'exprimant sur l'appel du souverain marocain en faveur de la réouverture de la frontière terrestre entre les deux pays fermée depuis 1994, M.Douibi a été encore catégorique. «Il existe des problèmes historiques et des raisons objectives de fermer la frontière. […] Chaque partie présente son point de vue et nous travaillons dans l'intérêt de notre pays, l'Algérie», a-t-il souligné en mettant l'accent sur le fait que «nous sommes préoccupés par la sécurité de notre pays et de nos frontières et par la stabilité de notre nation».
Le dernier parti islamiste à réagir à l'initiative du parti de la majorité parlementaire marocaine est le Mouvement de la société de paix (MSP), également membre de l'internationale des Frères musulmans*.
Tout en saluant l'appel du roi Mohammed VI qui va dans le sens de la promotion de «l'intégration économique entre les deux pays» et sa disposition à rencontrer les responsable du PJD, Abderrazak Mokri, le président du MSP, a néanmoins rappelé que son parti maintenait «une position inaliénable sur le Sahara occidental, en consacrant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination».
*Organisation terroriste interdite en Russie