Maroc: «harcelé et torturé» en prison, le leader du mouvement du Rif en grève de la faim

À cause de la maltraitance qu’il subit en prison, Nasser Zefzafi, le leader du mouvement de protestation sociale du Rif (Hirak), a entamé une grève de la faim en guise de protestation. C’est ce qu’a déclaré, le 31 août, son père dans une vidéo publiée sur Facebook.
Sputnik

Nasser Zefzafi, le leader du mouvement de protestation sociale Hirak, dans le Rif marocain, subirait en prison le «harcèlement, la provocation et la torture». C'est ce qu'a déclaré son père, Ahmed Zefzafi, ce 31 août, dans une vidéo publiée sur Facebook, en affirmant que son fils a entamé depuis hier une grève de la faim pour protester et faire valoir son droit à un traitement digne.

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«Aujourd'hui, Nasser a appelé sa mère de prison par téléphone, l'informant qu'il avait entamé une grève de la faim pour protester contre le harcèlement, la provocation et la torture qu'il subit en prison à Casablanca», a déclaré le père. «Il a décidé [son fils, ndlr] d'arrêter de manger, de boire de l'eau et de prendre du sucre jusqu'à ce que mort s'en suive», a-t-il ajouté.

«Il ne peut faire sa prière qu'en s'asseyant sur une chaise car la superficie de la cellule est trop petite», a précisé M. Zefzafi, en dénonçant l'isolement de son fils, depuis plus d'une année, dans une cellule individuelle.

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Tout en demandant à être enterré dans sa ville natale d'Al-Hoceima en cas de décès, Nasser Zefzafi a demandé à sa famille, selon son père, de ne pas intervenir dans cette affaire et de ne pas essayer de le dissuader de faire sa grève.

Pour rappel, à l'occasion de la célébration de l'Aïd El Adha, le roi du Maroc Mohammed VI a gracié 188 prisonniers condamnés dans le cadre des manifestations sociales, nées en octobre 2016 dans la région du Rif au Maroc, après la mort d'un vendeur de poissons broyé dans une benne à ordures.

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Selon le site d'information Le Desk, le 21 août, «plus de 800 rifains (dont 158 mineurs)» ont été arrêtés et jugés dans le cadre du mouvement Hirak «et plus de 400 ont été condamnés à diverses peines de prison» pour avoir participé à des émeutes.

Le 26 juin au soir, le tribunal de Casablanca a rendu son verdict concernant les meneurs du mouvement Hirak. Nasser Zefzafi, Nabil Ahmjiq, Ouassim Boustati et Samir Ighid ont tous été condamnés à une peine de 20 ans de prison ferme pour «complot visant à porter atteinte à la sécurité de l'État». Un chef d'accusation qui aurait pu leur valoir la peine de mort, selon la loi marocaine.

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