Nasser Zefzafi, le leader du mouvement de protestation sociale Hirak, dans le Rif marocain, subirait en prison le «harcèlement, la provocation et la torture». C'est ce qu'a déclaré son père, Ahmed Zefzafi, ce 31 août, dans une vidéo publiée sur Facebook, en affirmant que son fils a entamé depuis hier une grève de la faim pour protester et faire valoir son droit à un traitement digne.
«Il ne peut faire sa prière qu'en s'asseyant sur une chaise car la superficie de la cellule est trop petite», a précisé M. Zefzafi, en dénonçant l'isolement de son fils, depuis plus d'une année, dans une cellule individuelle.
Pour rappel, à l'occasion de la célébration de l'Aïd El Adha, le roi du Maroc Mohammed VI a gracié 188 prisonniers condamnés dans le cadre des manifestations sociales, nées en octobre 2016 dans la région du Rif au Maroc, après la mort d'un vendeur de poissons broyé dans une benne à ordures.
Le 26 juin au soir, le tribunal de Casablanca a rendu son verdict concernant les meneurs du mouvement Hirak. Nasser Zefzafi, Nabil Ahmjiq, Ouassim Boustati et Samir Ighid ont tous été condamnés à une peine de 20 ans de prison ferme pour «complot visant à porter atteinte à la sécurité de l'État». Un chef d'accusation qui aurait pu leur valoir la peine de mort, selon la loi marocaine.