Les États-Unis font depuis longtemps pression sur l'Irak pour qu'il se détourne de l'Iran et cherche d'autres partenaires dans la région, a déclaré à Sputnik Ali at-Tamimi, spécialiste irakien du droit international.
«Les manifestations actuelles dans le pays [en Irak, ndlr] impactent tout particulièrement la politique de Bagdad. Par ailleurs, ses voisins arabes sont prêts à occuper la place de Téhéran. Quand l'Iran a coupé ses livraisons d'électricité à l'Irak, le Koweït a prêté à ce dernier ses propres réseaux électriques. L'Arabie saoudite œuvre depuis longtemps à la conclusion de contrats», a poursuivi l'interlocuteur de l'agence.
Et d'ajouter qu'à présent, les pays arabes du Golfe se proposaient pour de bon de devenir les principaux fournisseurs d'électricité pour l'Irak.
Les manifestants dans le sud-est de l'Irak réclament des mesures urgentes pour améliorer la qualité de la vie et des services publics, avant tout un approvisionnement en électricité sans à-coups. Aussi, l'Irak s'adresse-t-il au Koweït, à l'Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis qui sont capables de régler rapidement ce problème, a indiqué à Sputnik Mahmud al-Anwar, chef du mouvement politique «Nous sommes tous l'Irak».
«La situation réelle est telle que l'Iran ne peut tout simplement pas tenir ses engagements envers l'Irak. Les fortes chaleurs ont surchargé ses réseaux électriques. Le pays manque d'énergie à exporter. Par ailleurs, Téhéran est affaiblie par ses troubles intérieurs provoqués avant tout par des problèmes économiques. Ces difficultés résultent entre autres des sanctions dont il fait l'objet et de la dégradation de ses relations avec les États-Unis», a-t-il expliqué.
Les observateurs constatent que Bagdad est prêt à beaucoup de choses pour obtenir au plus vite l'électricité requise, alors que les contrats signés actuellement avec ses voisins arabes peuvent évincer pour longtemps les compagnies énergétiques iraniennes de l'Irak. Selon des estimations provisoires, l'énergie solaire saoudienne pourrait être livrée en Irak à un prix quatre fois inférieur à celui de l'électricité iranienne.