L'Iran exporte des quantités importantes de pétrole, qu'il sera difficile de remplacer, écrit mercredi le site d'information Vzgliad. Ses exportations s'élevaient en avril à 2,62 millions de barils par jour et ont atteint un nouveau record à 2,7 millions de barils en mai, avant de légèrement redescendre en juin à 2,61 millions de barils. Selon les informations de juin, la Chine, l'Inde, le Japon et la Corée du Sud ont importé d'Iran au total 1,8 millions de barils. En d'autres termes, les pays asiatiques représentent près de 70% de toutes les exportations de pétrole iranien.
«L'abandon des exportations pétrolières iraniennes créerait un immense déficit sur le marché et le prix du baril s'envolerait. La cessation de toutes les exportations serait nuisible pour l'Iran et ses dirigeants», explique l'expert de la Fondation pour la sécurité nationale énergétique Igor Iouchkov.
Cela provoquerait une pénurie sur le marché pétrolier mondial, et une crise énergétique encore pire qu'en 1973 éclaterait. Le monde ne serait pas seulement privé de pétrole iranien: le pétrole ne pourrait plus quitter le Koweït, le GNL ne partirait plus du Qatar, et l'Arabie saoudite ne pourrait pas non plus exporter ses hydrocarbures.
Ce qui découlerait logiquement sur une frappe militaire des États-Unis contre Téhéran. «Tous les États sunnites et Israël la soutiendraient. Ce serait la fin de l'Iran sous sa forme actuelle», ajoute l'expert.
Par ailleurs, les experts ne croient pas à l'isolement total du pétrole iranien. «Les pays asiatiques continuaient d'importer le pétrole iranien même dans le cadre des sanctions précédentes. Et aujourd'hui, il n'est pas prouvé que l'Europe renoncera aux importations iraniennes», déclare Vassili Tanourkov, directeur adjoint de la société ACRA.
Par ailleurs, toute cette histoire pourrait finalement se révéler bénéfique pour la Chine. «Quand les Européens et les Américains quitteront le marché iranien, la Chine s'implantera encore davantage sur le marché pétrolier iranien et dans tous les autres secteurs économiques», conclut Igor Iouchkov.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.