Les forces gouvernementales irakiennes ont lancé une offensive contre les positions des combattants de l'EI à Tikrit sur trois axes. D'après les autorités, cette opération jouera un rôle décisif dans la guerre et permettra de repousser les djihadistes hors du centre du pays, région qu'ils occupent depuis l'été dernier. Le fer de lance de ces troupes — 30 000 personnes — est formé des unités chiites coordonnées par le général iranien Ghassem Souleimani, commandant de la Force Al-Qods (forces spéciales des Gardiens de la Révolution islamique).
"Les rangs de l'armée irakienne s'éclaircissent à cause de désertions massives parmi les militaires sunnites, explique Teodor Karassik, expert de la fondation Risk Insurance Management, située à Dubaï. Les groupes chiites et notamment les Brigades Badr se trouvent désormais au premier plan. Ces unités sont déjà deux fois plus nombreuses que l'armée régulière au sein des forces gouvernementales".
"D'un côté, cette situation nuit à la paix nationale promue par les États-Unis, et va à l'encontre des intérêts américains, car les groupes chiites s'opposent activement aux USA depuis la chute du régime de Saddam Hussein, poursuit Teodor Karassik. De l'autre, cette situation n'est pas si catastrophique pour les États-Unis compte tenu de leur rapprochement avec Téhéran et de la coopération entre les Américains et les chiites dans ce conflit militaire. En fin de compte tout dépendra des négociations sur le programme nucléaire iranien".