« L'Etat islamique » n’est pas un objectif, mais un instrument

© AP Photo / albaraka_news, FileIslamic State militants
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Les jihadistes du groupe terroriste Etat islamique (EI) contrôlent des territoires en Irak et en Syrie, comparables par leur superficie à ceux de la Grande-Bretagne.

Lutte contre l'EI: les frappes aériennes vues par les Européens - Sputnik Afrique
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Lutte contre l'EI: les frappes aériennes vues par les Européens
En même temps l'Etat islamique est combattu à demi. L'organisation terroriste accomplit bien les tâches qui lui sont assignées par ses créateurs, et on n'a pas l'intention de l'éliminer, considèrent certains.

L'EI est devenu un problème global en 2014, lorsque les jihadistes ont lancé une offensive d'envergure contre l'Irak et le nord de la Syrie. Le fanatisme religieux à lui seul ne suffit pas pour mettre sur pied une structure militaire aussi puissante, qu'est devenue l'EI. Voici ce qu'en pense Vladimir Ivanenko, collaborateur principal en charge du Proche-Orient à l'Institut russe des études stratégiques:

"A en croire les données des médias comme Guardian et Reuters, les services spéciaux des Etats-Unis, de Grande-Bretagne et d'Israël avaient mis la main à la création de ce groupe. Mais comme initialement il a été formé à base des factions d'Al-Qaïda, on peut supposer également l'engagement des Etats arabes dans cette opération."

L'EI a été constitué en 2006 en Irak. Coïncidence étrange, la même année les Etats-Unis ont décidé de redécouper la carte de la région proche-orientale, remarque l'expert de l'Académie des sciences militaires, Vladimir Prokhvatilov:

"En 2006 a vu le jour la fameuse « Carte du Nouveau Proche-Orient », établie par Ralph Peters, spécialiste connu pour la stratégie militaire et la géopolitique. Cette carte et son article « Frontières sanglantes » ont été publiés par la revue américaine « Armed Forces Journal". On y voit l'Irak partagé en territoires sunnite et chiite, l'Arabie Saoudite y est également divisée, le Kurdistan Libre est marqué. Après la publication de cette carte la secrétaire d'Etat américaine à l'époque Condoleezza Rice a déclaré qu'une telle conception plaisait à Washington."

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Pour exécuter un plan aussi grandiose il fallait des instruments capables de « mettre en branle » le Proche-Orient. On a vu d'abord le « printemps arabe », et à présent l'EI. D'aussi puissantes organisations terroristes ne peuvent pas être créées à partir de rien, dit Vladimir Ivanenko:

"On met en place un schéma terroriste, militaire, censé défendre les intérêts de ses concepteurs. Mais presque tous ces schémas s'écroulent, et ces structures dirigent souvent les armes contre leurs patrons. Le même Etat Islamique se prépare maintenant à s'attaquer à la péninsule Arabique. Et pourtant de telles structures ne deviennent pas totalement incontrôlées — de quelconques liens avec les sponsors demeurent. De là leur caractère imprévisible, de là aussi les demi-mesures qui sont appliquées contre elles."

Dans le cas de l'EI tout est allé suivant un scénario défavorable pour ses patrons: l'EI a déclaré la guerre à tout le monde non islamique avec à sa tête les Etats occidentaux. Plus d'une fois Barack Obama indiquait les terroristes de l'EI comme une principale menace à la paix, en positionnant les Etats-Unis comme une principale force les combattant. Mais en réalité, seuls l'armée syrienne et les Kurdes irakiens luttent contre eux, tandis que la coalition alliée, conduite par le président américain Obama, continue de faire des déclarations grandiloquentes.

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