Dans son rapport 2018 sur le climat d'investissement dans le monde publié le 19 juillet sur son site officiel, le département d'État américain donne les conclusions de son examen des économies des deux principaux pays du Maghreb, à savoir l'Algérie et le Maroc. Le rapport souligne les efforts du Maroc pour améliorer le climat des affaires dans le pays bien que des insuffisances restent à éliminer. Concernant l'Algérie, bien qu'ils aient évoqué «des opportunités considérables» d'investissement dans le pays à long terme, les experts du département d'État relèvent de sérieux obstacles qui entravent la participation d'investisseurs étrangers à l'économie.
Rabat a effectivement ratifié, dans le cadre de sa politique d'ouverture à l'égard des États-Unis et de la majorité des pays européens, 68 traités bilatéraux de promotion et de protection de l'investissement, et 60 accords économiques destinés à éliminer les taxes sur les revenus des plus-values. «L'accord de libre-échange avec les États-Unis est entré en force en 2006, éliminant immédiatement les tarifs [douaniers, ndlr] pour plus de 95% des biens industriels et de consommation», ont souligné les experts américains.
En conclusion, le département d'État a néanmoins noté quelques défis que doit relever le gouvernement marocain. «Malgré une amélioration significative de l'environnement des affaires, le manque de travailleurs qualifiés, la faible protection des droits de propriétés intellectuelles, la bureaucratie inefficace et le lent rythme de la réforme de la réglementation reste des difficultés pour le Maroc», a indiqué le rapport.
Dans son rôle de conseiller des investisseurs américains, le département d'État affirme que, concernant les opportunités d'investissement en Algérie, «les secteurs ciblés […] comprennent l'agriculture, le tourisme, les technologies de l'information et de la communication, l'industrie, l'énergie [fossile et renouvelable, ndlr], la construction et la santé».
Dans le cadre du programme de diversification de l'économie mis en œuvre par le gouvernement algérien pour doper la croissance hors hydrocarbures, le rapport a mis en avant le nouveau code de l'investissement qui a institué des «exonérations fiscales lucratives» ainsi que d'autres incitations à l'investissement.
Le plus important est la règle dite de «51/49%» (coentreprise où sont accordés 51% pour un opérateur algérien contre 49% pour un opérateur étranger), régissant l'investissement étranger. Le rapport indique que cette dernière «pose des défis» aux investisseurs américains, en particulier l'accès des PME au marché algérien, vu que ces petites et moyennes entreprises ne disposent pas de ressources humaines et financières qui leur permettent de répondre aux exigences de l'investissement.
Le rapport a soulevé les lourdeurs bureaucratiques en particulier en matière de transfert de dividendes. «Il y a peu de restrictions légales à la conversion, au transfert et au rapatriement des fonds», a-t-il souligné, précisant que les difficultés constatées «résultent plutôt des procédures que de limites imposées par la loi».