Pour défaire les fake news, Alger et Téhéran adoptent une stratégie commune d’information

Suite à la signature, le 20 février, d’un mémorandum d’entente entre les deux agences de presse officielles algérienne et iranienne, le directeur général de cette dernière s’est exprimé sur la responsabilité des journalistes des deux pays dans la promotion de l’information vraie afin de faire face aux attaques médiatiques visant Alger et Téhéran.
Sputnik

Faisant face à plusieurs attaques médiatiques ces dernières semaines, l'Algérie et l'Iran ont décidé d'unir leurs efforts pour tenter de défaire la propagande négative les visant. Seyed Zia Hachémi, directeur général de l'Agence de presse de la République islamique d'Iran (IRNA), a expliqué le 8 juillet dans un entretien avec l'Algérie Presse Service (APS), le rôle que devraient assumer les journalistes des deux pays dans la diffusion de l'information vraie et de quelle manière ils allaient pouvoir collaborer par la suite pour faire face aux fake news.

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Pour le responsable iranien, les agences de presse officielles des deux pays ont un important rôle à jouer «en termes d'aide à la concrétisation d'une connaissance meilleure d'autrui en vue de dépasser [une] grande carence dans le monde musulman», surtout que les informations qui concernent les pays musulmans proviennent essentiellement d'agences occidentales, a-t-il précisé.

Prenant en exemple la façon avec laquelle sont traités les événements qui surviennent dans son pays par certaines agences de presse mondiales, qui selon M. Hachémi rapportent les faits «d'une manière erronée et déformée, intentionnellement ou non», le responsable iranien a incité les journalistes à fournir l'autre partie, la vraie, de l'information et à effectuer des comptes rendus sans aucun intermédiaire.

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Évoquant la coopération bilatérale entre l'APS et l'IRNA à l'aube des nouvelles technologies de l'information, le directeur général de l'agence iranienne a affirmé qu'en plus de l'échange d'informations, la coopération entre les services multimédia des deux établissements «devra aider les deux agences à s'adresser à nos deux sociétés [iranienne et algérienne, ndlr.]». Il a indiqué qu'un travail journalistique de qualité dans les deux pays pourra aider au développement de leurs liens culturels et diplomatiques ainsi qu'à la coopération scientifique, économique et commerciale, surtout au vu de l'existence «d'une volonté commune chez les responsables des deux pays amis et frères de les développer dans plusieurs domaines».

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En conclusion, abordant la question sensible de la différence entre Sunnites et Chiites, largement utilisée par certains médias occidentaux pour semer la discorde entre pays musulmans, Seyed Zia Hachémi a tenu à souligner que soulever ce genre de questions dans de telles circonstances est «une décision qui manque de sagesse et qui va à l'encontre des intérêts nationaux et régionaux des pays musulmans».

L'APS et IRNA ont signé, le 20 février 2018 à Alger, un mémorandum d'entente pour l'échange d'informations. Les deux parties ont convenu d'échanger des services dans le domaine de l'information (actualités, photos, vidéos et infographie) ainsi que de réaliser des projets communs.

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Pour rappel, un reportage réalisé par l'Associated Press et diffusé par la chaîne qatarie Al Jazeera le 25 juin dernier avait fait état des mauvais traitements que l'Algérie infligerait aux migrants sahariens et subsahariens tentant de traverser son territoire pour se rendre en Europe.

«Durant les quatorze mois écoulés, l'Algérie a abandonné plus de 13.000 migrants dans le désert du Sahara. Parmi eux se trouvaient des femmes enceintes et des enfants», soutient l'agence américaine, ajoutant que «ces personnes sont forcées, parfois sous la menace d'armes, de marcher sous un soleil brûlant sans aucune assistance, ni eau ni nourriture». Selon cette même source citant des témoignages directs, «plusieurs personnes sont mortes alors que d'autres ont disparu durant cette traversée du désert».

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Selon Hassen Kacimi, le président du comité interministériel chargé de l'étude et du suivi des problèmes migratoires en Algérie, ces migrants ont été abandonnés dans le désert par les passeurs qui les ont embarqués depuis la ville d'Agades au Niger, connue pour être une plaque tournante du trafic migratoire dans la région du Sahel.

Le 21 juin, lors de l'ouverture à Zéralda de la cinquième session du Conseil National du parti Rassemblement national démocratique (RND), le Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia a réfuté ces accusations: «Parce que l'Algérie n'accepte pas d'être un centre de rétention des migrants africains au bénéfice de l'Europe, elle est la cible d'attaques d'organisations extérieures qui osent même l'accuser de racisme», a déclaré le Premier ministre selon l'APS.

Pour sa part, l'Iran est accusé de promouvoir le terrorisme international, de soutenir les rebelles houthis au Yémen, de développer un programme nucléaire militaire et de mener une répression féroce à l'égard des opposants politiques du régime, en particulier lors de manifestations populaires. Les autorités iraniennes ont toujours réfuté ces allégations, dénonçant ces informations occidentales ne reflétant pas la réalité.

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