La diplomatie marocaine explique la rupture des relations diplomatiques Maroc-Iran

La décision de rompre les relations diplomatiques avec Téhéran est «souveraine» et «prise en toute indépendance», le Maroc considérant les «activités nucléaires iraniennes comme un danger pour la région», a indiqué le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita dans un entretien accordé le 14 mai au journal Jeune Afrique.
Sputnik

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La rupture des relations avec l'Iran a eu lieu après que les autorités marocaines ont étudié et vérifié tous les éléments. Ni les États-Unis, ni aucun autre pays n'ont influé sur la diplomatie du pays, a annoncé le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, dans une interview au journal Jeune Afrique. Il répondait notamment à une question sur cette décision comme «moyen pour le royaume de s'inscrire dans l'offensive menée en Occident» contre l'accord nucléaire iranien ou comme tentative de «se rapprocher de l'Arabie saoudite».

«Ce sujet est sensible et très grave. Le Maroc n'a pris sa décision que lorsque tous les éléments ont été étudiés, vérifiés et confirmés. Il s'agit donc d'une décision souveraine, prise en toute indépendance, après notre évaluation propre et pour des raisons exclusivement bilatérales. Le reste n'est que contingences, supputations et faux arguments», a souligné Nasser Bourita.

D'après le diplomate, la position du royaume vis-à-vis de ce dossier n'a jamais changé.

«Le Maroc considère les activités nucléaires iraniennes comme un danger pour la région, l'accord signé en 2015 n'est pas parfait; au contraire, il contient beaucoup de lacunes et d'insuffisances.»

Le ministre marocain a en outre précisé que la diplomatie de Mohammed VI est caractérisée, entre outres, par «l'autonomie dans la décision, la clarté dans la déclinaison et l'enracinement dans des principes et des valeurs fortes».

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Le 1er mai, le Maroc a annoncé rompre ses relations avec Téhéran, reprochant au Hezbollah, allié de Téhéran, d'accorder un soutien militaire au Front Polisario. Téhéran a «fermement» démenti ces accusations et a déploré qu'elles aient servi de «prétexte» à une rupture diplomatique.

Après la décision de Rabat de rompre ses relations diplomatiques avec l'Iran, la Ligue des États arabes a déclaré être solidaire du Maroc.

Une semaine plus tard, le 8 mai, Donald Trump a annoncé qu'il retirait son pays de l'accord signé à Vienne en juillet 2015, en vertu duquel l'Iran a accepté de brider son programme nucléaire en s'engageant à ne jamais chercher à obtenir la bombe atomique en échange de la levée d'une partie des sanctions internationales visant la République islamique.

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