L'armée algérienne ambitionne d'arriver à fabriquer par elle-même ses armements jusqu'à son autosuffisance, afin d'assurer son autonomie et de ne plus rester tributaire des importations. C'est ce qu'a annoncé ce mardi le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre algérien de la Défense, lors du deuxième jour de sa visite d'inspection à la deuxième région militaire à Oran, dans l'ouest de l'Algérie, selon un communiqué du ministère de la Défense cité par l'Algérie Presse Service.
«Étant donné que le principe d'autonomie soit une spécificité algérienne par excellence, nous avons accordé, dans l'Armée nationale populaire (ANP), une extrême attention au domaine des fabrications militaires», a annoncé le général. «J'affirme aujourd'hui que nous sommes déterminés, avec l'aide de Dieu, à aller de l'avant pour promouvoir davantage les fondements solides de cette industrie prometteuse», a-t-il ajouté.
Pour le général Ahmed Gaïd Salah, les industries que l'ANP développe visent avant tout à «satisfaire ses besoins», mais en ayant comme objectif, aussi, de participer au développement industriel du pays en trouvant des applications civiles à ce qui sera mis au point dans les laboratoires et les usines de l'armée algérienne. «En premier lieu, nous visons à répondre à nos propres besoins. Mais également de satisfaire les besoins des établissements publics nationaux et des différents corps de sécurité, en contribuant graduellement au développement du tissu industriel national, avec toutes les répercussions positives que cela pourrait avoir sur les domaines économiques et sociaux de notre pays», a-t-il souligné.
L'armée algérienne a aussi levé le voile, lors d'une exposition organisée en juillet 2017 par la direction de la communication du ministère de la Défense sur l'esplanade du musée de l'Armée et du mémorial du Martyr, sur tout un lot d'équipements fabriqués par ses propres usines.
«Le canon antichar MT12 » adapté « sur un camion 6× 6 Zetros, monté en Algérie», écrit le site d'information Menadéfense. Selon la source «le canon, doté d'un système de visée infra-rouge russe APN-6, est posé sur un châssis indépendant de celui du Zetros et repose sur son vecteur par l'entremise de silentblocs, le tout étant stabilisé par deux vérins hydrauliques. Le véhicule est doté d'une centrale inertielle lui permettant un positionnement précis et un partage d'information avec son environnement immédiat et vers son centre C2 via un datalink».
«L'autre véhicule Mercedes monté localement et transformé», continue le média, «a été un Unimog supportant une batterie anti-aérienne ZU 23, stabilisé par quatre vérins hydrauliques pour garantir une grande précision». Le système est dissimulé par une canopée amovible pour une grande discrétion lors du déploiement, a ajouté le site d'information.