Les projets de l’Armée algérienne quant à l’intervention au Sahel

L’armée algérienne n’interviendra pas en dehors des frontières du pays, au Sahel, même si «certains ont proposé carrément à l’Algérie de lui fournir tout le matériel militaire, toute la logistique nécessaire» pour le faire, ont affirmé des sources bien informées au journal Le Soir d’Algérie.
Sputnik

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«Ce ne sont pas des appels du pied seulement, mais de véritables invitations, pressions, et parfois même manœuvres», ont relaté des sources algériennes bien informées, citées par le journal Le Soir d'Algérie, affirmant que l'Algérie subissait des pressions pour engager son armée dans la région du Sahel. Les mêmes sources, citées par le journal, ont réaffirmé le principe inaliénable, de non intervention en dehors des frontières du pays, qui fonde la doctrine de défense algérienne.

«Quel que soit l'angle d'où part la réflexion, l'analyse aboutit toujours au même point: l'armée algérienne est la seule puissance régionale à pouvoir intervenir dans ce territoire en raison de sa connaissance du milieu, et ses compétences bien sûr, car cette dernière est, qu'on le veuille ou non, rompue à la lutte antiterroriste», ont assuré les sources citées par le quotidien.

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La France, l'Italie, l'Espagne, le Portugal, et depuis un certain temps les pays du Golfe, selon les sources citées par Le Soir d'Algérie, sont les pays qui essayent «de faire changer d'avis aux Algériens sur leur position de non intervention au Sahel». Selon elles, certains pays, qu'elles n'ont pas nommés, «ont proposé carrément à l'Algérie de lui fournir tout le matériel militaire, toute la logistique nécessaire pour intervenir mais celle-ci a toujours refusé. C'est un principe net inscrit dans notre politique de défense depuis la charte de 1976. L'Algérie a toutefois consenti à faire une entorse à cette règle par deux fois en envoyant ses troupes défendre les Palestiniens en 1967 et 1973», selon le journal.

«L'intervention pose des problèmes sérieux, cela veut dire tirer, tuer et probablement se faire tuer aussi. Cela génère des inimitiés, des adversités, ce qu'on appelle des dommages collatéraux», ont ajouté les sources citées par le journal. «Nous avons refusé de nous impliquer dans une opération militaire saoudienne, et vous voyez ce qu‘elle a donné: un massacre au Yémen; or, nous avons de bons rapports avec ce pays. Nous avons refusé de nous impliquer en Syrie, voyez le génocide», ont-elles expliqué, en soulignant que «les pressions exercées par certains pays du Golfe sont pourtant continuelles. Des déplacements de responsables auraient spécialement eu lieu pour tenter de faire fléchir la position algérienne».

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Et de répondre aux voix qui affirment que l'Algérie a «malgré tout accepté de s'impliquer en autorisant le survol de son territoire», d'autres experts interrogés par le journal ont expliqué que «pour des besoins ponctuels, l'Algérie autorise le survol du territoire national par des parties engagées dans la lutte au Sahel. Cela s'est fait et cela se fera toujours, c'est une règle dans le code de l'aviation civile, on leur donne un couloir bien précis à condition qu'ils demandent bien sûr une autorisation préalable».«Certains l'ont présenté comme une première, une nouvelle orientation, mais c'est tout à fait faux. Il y a quelques années, la presse française avait médiatisé un survol du territoire national par des avions français dans le cadre de l'opération Serval, laissant croire qu'Alger s'était impliquée, ce qui n'est pas vrai», ont-ils ajouté cités par le quotidien.

Actuellement, une force militaire africaine, le G5 Sahel (G5S), à laquelle participe le Mali, le Niger, le Burkina Faso, le Tchad et la Mauritanie, s'est constituée sous les auspices de la France, dans le but de lutter contre le terrorisme dans cette région, en plus des forces françaises et américaines déployées dans cet espace géographique dans le même but. L'Arabie saoudite a promis de participer au financement du G5S.

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L'Algérie, qui s'était opposée à l'intervention de l'Otan en Libye, avait initié, quelques années avant la naissance du G5S, un mécanisme similaire impliquant des pays de la région. Il s'agissait du CEMOC (Comité d'État-major opérationnel conjoint), lancé en avril 2010 et basé à Tamanrasset. Cette structure réunissait, théoriquement, les forces armées des pays sahéliens sous l'égide de l'Algérie. Selon Akram Kharief, consultant algérien dans la défense et la sécurité, si l'Algérie boude le G5 Sahel, c'est justement parce qu'elle considère:

« qu'elle est la véritable initiatrice du projet, avec le CEMOC. L'Algérie est très étonnée de voir que la France débarque [en août 2014, ndlr] avec le même projet dans ses cartons sans rien demander à l'Algérie. Elle considère que c'est une initiative parallèle qui dilue les efforts de la lutte contre le terrorisme», a déclaré Kharief dans un entretien avec Sputnik.

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