Des corps d’enfants brûlés par la frappe saoudienne au Yémen (vidéo)

Lundi, la coalition arabe conduite par l'Arabie saoudite, lourdement armée de son côté par les pays de l’UE et les États-Unis, a frappé une ville portuaire yéménite, tuant douze civils, dont sept enfants. L’agence Ruptly publie les images à glacer le sang de l’impact de cette attaque meurtrière.
Sputnik

L'agence Ruptly a publié une vidéo des conséquences de la frappe récente de la coalition arabe dirigée par l'Arabie saoudite sur la ville portuaire yéménite de Hodeïdah, qui a tué douze civils, dont sept enfants. Des cadavres d'enfants, tous ayant moins de 10 ans, sont brûlés et mutilés à cause des explosions et se trouvent dispersés sur le sable, comme le montrent les séquences. 

Otage des houthis yéménites, le pigiste de Sputnik a appelé: témoignage de sa femme
Les 12 victimes sont toutes membres de la même famille, ont précisé des médecins sur place et des témoins. La frappe aérienne a détruit une maison du quartier d'Al Hali, où s'étaient installés des civils déplacés du fait des combats survenus dans d'autres provinces.

Depuis déjà des années, le Yémen se retrouve plongé dans une guerre civile, et fait régulièrement face aux frappes meurtrières de la coalition  arabe conduite par l'Arabie saoudite, qui, de son côté, reçoit de vastes livraisons d'armes de l'Occident. 

La Russie condamne fermement les tirs de missiles depuis le territoire du Yémen
Récemment, Amnesty International a une nouvelle fois dénoncé les ventes d'armes occidentales à l'Arabie saoudite et à ses alliés impliqués dans la guerre au Yémen, estimant que ces livraisons bafouaient le traité sur le commerce des armes.

L'ONG a accusé plusieurs pays, dont les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, l'Espagne et l'Italie de  «continuer à livrer des milliards de dollars d'armes» à l'Arabie saoudite et de se rendre coupables de «crimes de guerre potentiels au Yémen».

Selon le rapport annuel du traité sur le commerce des armes (TCA), la France a livré à l'Arabie saoudite 115 véhicules blindés de combat Aravis et 745 fusils de précision en 2015, 276 véhicules blindés de combat, deux systèmes d'artillerie de gros calibre (90 et 105 mm), 500 fusils de précision et 29 missiles en 2016. D'après le dernier rapport sur les ventes d'armes de la Défense au parlement, 218 licences, représentant potentiellement 19 milliards d'euros de contrats, ont été accordées en 2016 par le gouvernement à des sociétés françaises pour la pétromonarchie wahhabite.

Pourquoi l’Occident «se focalise sur la crise syrienne» et repousse le Yémen au 2nd plan?
Selon La Croix, «le gouvernement français continue à autoriser la signature de nouveaux contrats comme en novembre 2017, un contrat pour la vente de corvettes Gowind 2500 aux Émirats arabes unis ou, début janvier 2018, la fourniture de patrouilleurs de type Combattante FS56 à l'Arabie saoudite.»

Du côté américain, en mars 2018, le Département d'État américain a approuvé une vente d'armes pour un montant de plus d'un milliard de dollars à l'Arabie saoudite, y compris des missiles TOW 2B (BGM-71F), des pièces détachées pour les chars M1A2 Abrams, de nombreux types de véhicules blindés et des obusiers M198 Towed Howitzers.

Le 20 mai 2017, Donald Trump a signé un contrat d'armement de 350 millions de dollars avec l'Arabie saoudite. Les livraisons comprenaient des chars, des navires de combat, des systèmes de défense antimissile, ainsi que des technologies radar, de communication et de cybersécurité.

Deux F-16 émiratis interceptés dans le ciel du Yémen (vidéo)
Le mois dernier, le Royaume-Uni et l'Arabie saoudite avaient décidé de finaliser un accord de plusieurs milliards de dollars pour la vente de 48 avions de combat Typhoon. Actuellement, 72 Typhoon sont en service dans l'armée saoudienne depuis la première livraison des aéronefs en 2007. Londres aurait vendu 4,6 milliards de livres (6,5 milliards de dollars) d'armes à Riyad depuis 2015, la Première ministre britannique Theresa May ayant toujours défendu l'implication de l'Arabie saoudite au Yémen.

Depuis 2014, le Yémen est en proie à un conflit armé opposant d'une part les rebelles houthis et les militaires loyaux à l'ex-Président Ali Abdallah Saleh, tué le 4 décembre dernier, et d'autre part les forces gouvernementales et les milices populaires loyales au Président en exercice Abd Rabbo Mansour Hadi, soutenu par la coalition arabe conduite par l'Arabie saoudite.

Discuter