L'agence Ruptly a publié une vidéo des conséquences de la frappe récente de la coalition arabe dirigée par l'Arabie saoudite sur la ville portuaire yéménite de Hodeïdah, qui a tué douze civils, dont sept enfants. Des cadavres d'enfants, tous ayant moins de 10 ans, sont brûlés et mutilés à cause des explosions et se trouvent dispersés sur le sable, comme le montrent les séquences.
Depuis déjà des années, le Yémen se retrouve plongé dans une guerre civile, et fait régulièrement face aux frappes meurtrières de la coalition arabe conduite par l'Arabie saoudite, qui, de son côté, reçoit de vastes livraisons d'armes de l'Occident.
L'ONG a accusé plusieurs pays, dont les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, l'Espagne et l'Italie de «continuer à livrer des milliards de dollars d'armes» à l'Arabie saoudite et de se rendre coupables de «crimes de guerre potentiels au Yémen».
Selon le rapport annuel du traité sur le commerce des armes (TCA), la France a livré à l'Arabie saoudite 115 véhicules blindés de combat Aravis et 745 fusils de précision en 2015, 276 véhicules blindés de combat, deux systèmes d'artillerie de gros calibre (90 et 105 mm), 500 fusils de précision et 29 missiles en 2016. D'après le dernier rapport sur les ventes d'armes de la Défense au parlement, 218 licences, représentant potentiellement 19 milliards d'euros de contrats, ont été accordées en 2016 par le gouvernement à des sociétés françaises pour la pétromonarchie wahhabite.
Du côté américain, en mars 2018, le Département d'État américain a approuvé une vente d'armes pour un montant de plus d'un milliard de dollars à l'Arabie saoudite, y compris des missiles TOW 2B (BGM-71F), des pièces détachées pour les chars M1A2 Abrams, de nombreux types de véhicules blindés et des obusiers M198 Towed Howitzers.
Le 20 mai 2017, Donald Trump a signé un contrat d'armement de 350 millions de dollars avec l'Arabie saoudite. Les livraisons comprenaient des chars, des navires de combat, des systèmes de défense antimissile, ainsi que des technologies radar, de communication et de cybersécurité.
Depuis 2014, le Yémen est en proie à un conflit armé opposant d'une part les rebelles houthis et les militaires loyaux à l'ex-Président Ali Abdallah Saleh, tué le 4 décembre dernier, et d'autre part les forces gouvernementales et les milices populaires loyales au Président en exercice Abd Rabbo Mansour Hadi, soutenu par la coalition arabe conduite par l'Arabie saoudite.